Vu que les difficultés d'acheminement vont entraîner une augmentation des délais et des coûts, il est certain que nombre de relations commerciales entre le Luxembourg et la Belgique cesseront d'exister. Des distributeurs luxembourgeois ont en effet commencé à chercher des alternatives afin d'être livrés directement de France ou d'Allemagne dès septembre prochain. Au grand dam des fournisseurs luxembourgeois, des clients belges risquent d'adopter le même comportement pour privilégier des producteurs ou grossistes allemands, néerlandais ou français.
Il est certain que les nouveaux circuits d'approvisionnement qui s'organiseront, ne seront plus remis en question ultérieurement, même si à l'horizon 2006 la situation sur les E411 et E25 se normalisait.
Pour toutes les relations commerciales belgo-luxembourgeoises qui subsisteront, il faudra faire transiter les produits par les autoroutes E411 ou E25, et par les routes secondaires là où il faudrait contourner les chantiers. Les coûts supplémentaires qui en seront la conséquence ne profiteront ni au Luxembourg, ni à la Belgique.
Autre risque: celui de la congestion et de la sécurité routière dans notre pays. La clc vient d'apprendre qu'afin d'éviter tant les goulots sur les deux autoroutes belges en question que le paiement de la nouvelle redevance autoroutière allemande, la "Maut", des transporteurs, venant de la région des Vosges/Alsace, envisagent, pour rejoindre le nord de l'Europe, de passer par l'axe nord-sud du Grand-Duché.
En raison des décisions des administrations belges de rendre impossible un trafic quelque peu normal sur ces autoroutes, le Luxembourg risque donc d'hériter simplement les problèmes de congestion et de sécurité routière de la Wallonie.
Le trafic qui avait pris l'habitude de transiter par le Grand-Duché et qui empruntera les itinéraires alternatifs (Mons/Valenciennes ou Prüm/St Vith), ne fera plus le plein en carburant au Grand-Duché, d'où une perte sèche de chiffres d'affaires pour les commerçants et d'accises pour l'Etat luxembourgeois.
Une autre préoccupation concerne les nombreux frontaliers belges dont les déplacements pour rejoindre leur lieu de travail au Luxembourg se prolongeront considérablement. Un aspect social qui, aux yeux des employeurs et des travailleurs, ne devrait pas être ignoré.
Afin de "limiter" les dégâts, la clc insiste sur le maintien de l'ouverture des autoroutes E411 et E25 dans les deux sens de circulation nord-sud, même si ce n'était que sur une seule voie.
(1) Le calendrier des travaux prévoit la fermeture du tronçon Namur-Luxembourg en 2003/2004 tandis que la voie Luxembourg-Namur reste ouverte au trafic. En 2005/2006 la circulation s'effectue de façon croisée sur la voie Namur-Luxembourg pendant que l'on répare l'autre voie. En ce qui concerne l'autoroute E25, une partie reste fermée dans les deux sens en 2003/2004. En 2005/2006, une circulation en sens alterné est prévue.