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 (Photo: archives paperJam)

L'OGBL a adressé ce mercredi un courrier au formateur, Xavier Bettel, dans le cadre du dossier Cargolux.

«Dans le cadre des discussions concernant le dossier Cargolux, nous aimerions préciser que, même après la réunion du comité mixte du 26 novembre 2013, la majorité de nos questions reste sans réponse.

En fait, l’OGBL demande que le Grand-Duché du Luxembourg reste actionnaire de la société Cargolux en vue de garantir le développement du secteur logistique qui occupe, actuellement, environ 16.000 salariés. Contrairement à certaines déclarations récentes, cette option n’est pas contraire aux dispositions communautaires tant que l’État luxembourgeois se comporte comme un actionnaire privé. Cela implique notamment que l’État luxembourgeois évite toutes mesures unilatérales en faveur de Cargolux qui créeraient une distorsion des conditions compétitives par rapport à d’autres acteurs.

Pour l’OGBL, il est primordial d’éviter qu’un autre fleuron de notre économie nationale passe sous le contrôle d’un investisseur étranger. Dans cet ordre d’idées, l’OGBL est d’avis qu’au cas où un partenaire étranger serait nécessaire, il faut veiller à ce que celui-ci ne reçoive pas de nouveau une minorité de blocage, donc plus de 33% des actions.

Avant tout autre progrès et dans le cadre d’une politique transparente, il faut que toutes les offres disponibles soient disponibles aux membres du comité mixte et du conseil d’administration de Cargolux pour qu’ils puissent émettre, en connaissance des causes, un avis circonstancié.

Il nous semble du moins étrange tel qu’il résulte des explications obtenues hier au comité mixte, que les parties vont d’abord signer le contrat commercial et qu’elles ne procéderont, qu’après coup, à des études de faisabilité concernant la réalisation des plans prévus entre Cargolux et HNCA, dont notamment la création d’une nouvelle compagnie aérienne, la création d’un centre de maintenance et la création d’un centre de formation pour pilotes.

Par ailleurs, nous aimerions savoir s’il n’existe pas d’alternatives au modèle de financement de l’augmentation de capital prévue pour 2014, dont notamment le financement sans avoir recours à un investisseur étranger.

Finalement, nous aimerions renvoyer aux doutes émis par le management de Cargolux quant à une éventuelle collaboration avec l’investisseur financier chinois HNCA, ce qui montre que des réticences n’existent non seulement du côté salarial, mais également du côté patronal.

L’OGBL demande aux trois partis coalitionnaires de ne pas prendre une décision à la va-vite, de prendre le temps de réflexion nécessaire en vue d’analyser toutes les offres et solutions possibles et de les présenter à toutes les parties impliquées.

Dans ce contexte, l’OGBL exige:

  • la mise en place d’un modèle commercial qui assurera un avenir à long terme de Cargolux et de ses salariés ainsi que de l’activité logistique aéroportuaire à Luxembourg,
  • la reconnaissance du modèle social et du site luxembourgeois par le nouvel actionnaire,
  • une garantie d’emploi pour le personnel occupé au Luxembourg.»