Le volume de primes des compagnies d'assurance ayant participé à l'enquête a connu une augmentation de 25% entre 2002 et 2003, alors que la croissance globale du marché de l'assurance vie était de 16,5% pour la même période, selon les données communiquées par le Commissariat aux Assurances.
Les participants prévoient également une augmentation de 18% en termes de volume de primes entre 2003 et 2004. Par extrapolation, cela signifierait que le marché luxembourgeois de l'assurance vie pourrait être estimé à 7,5 milliards d'euros en 2004 et les actifs sous gestion à plus de 32 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année 2004 (sans tenir compte d'un effet marché).
La catégorie de produits se taillant la part du lion est celle des produits en unités de comptes qui représente près de 80% des primes émises en 2003 et dont le niveau devrait rester sensiblement équivalent en 2004. Les produits basés sur des fonds d'investissement externes dominent la catégorie des produits en unités de comptes et leur croissance devrait se poursuivre en 2004. Par rapport à l'année dernière, on remarque une baisse dans le lancement de produits de pensions transfrontaliers. Toutefois, 40% des participants ont indiqué leur intention de lancer de tels produits à moyen terme.
La Belgique reste le marché le plus important pour les produits luxembourgeois d'assurance vie : 45% des primes émises par les participants concernent la Belgique. Tout comme en 2002, l'Allemagne vient en deuxième position, avec 18% des primes émises. Une analyse des canaux de distribution utilisés révèle que ceux des participants ayant fait appel à des réseaux bancaires externes et à des conseillers financiers indépendants ou encore aux réseaux bancaires de leur groupe pour la distribution de leurs produits ont vu le volume de primes émises augmenter considérablement.
Interrogés sur les barrières fiscales et réglementaires dans les marchés où ils ont des activités, les participants ont particulièrement cité l'Espagne, la France et l'Italie comme étant, selon eux, des pays où de telles barrières sont présentes. Plusieurs compagnies d'assurance ont d'ailleurs mis en place des succursales dans ces pays afin de limiter ces barrières.
"Les changements réglementaires européens tels que ceux concernant les intermédiaires financiers et les exigences en terme de marge de solvabilité pourraient avoir des impacts importants et devront être anticipés par les compagnies, explique Paul Neyens, Associé responsable du secteur de l'assurance au sein de PricewaterhouseCoopers Luxembourg. Les modifications des exigences en matière de reporting qui suivront l'adoption des nouvelles normes comptables internationales (IFRS) entraîneront des bouleversements majeurs, notamment en ce qui concerne la définition des produits d'assurance. Les opportunités dont il faudra profiter se présentent sous la forme de modifications des réglementations, dont celle prévue prochainement, relative aux règles d'investissement pour les produits en unités de comptes, et de la demande en produits " sur mesure " liés à la planification financière et au transfert de patrimoine.
En outre, l'ensemble des acteurs est avide de nouveaux marchés et continue son exploration des pays classiques, à la recherche d'occasions nées de créneaux spécialisés. Les plus optimistes, quant à eux, évaluent les possibilités offertes à moyen terme par les nouveaux Etats membres de l'UE. Mais le marché luxembourgeois de l'assurance vie transfrontalière est extrêmement diversifié et malgré une maturité accrue de certains modèles d'entreprise, les prévisions optimistes de certains acteurs ayant des spécificités au niveau produits et pays ou réseau de distribution indiquent que le marché est encore loin d'avoir atteint sa maturité".
Infos: www.pwc.com/lu