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Le lundi 4 juin 2012, les syndicats français d’ArcelorMittal ont été reçus conjointement par le président français François Hollande et le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

A l’issue de cette réunion, une mission d’expertise a été confiée à un expert indépendant. Cette mission «devra s’attacher à analyser les perspectives du marché européen et mondial de l’acier et examiner avec précision les perspectives industrielles pour que le site de Florange soit viable et performant sur le long terme». Le rapport final de l’expertise sera connu pour fin juillet au plus tard.

Cette décision ressemble comme deux gouttes d’eau à la demande formulée par l’OGBL lors des réunions de tripartite sidérurgie. Pour rappel, plutôt que d’accepter avec fatalité la décision du groupe ArcelorMittal d’arrêter temporairement la production sur le site de Schifflange et de faire tourner au ralenti le site de Rodange, l’OGBL s’est activement engagé dans la recherche de pistes alternatives et de projets démontrant la viabilité économique des deux sites de production.

A cette fin, une étude a été remise au ministre luxembourgeois de l’Economie avec la demande de commanditer un audit en vue d’analyser le bien fondé de l’étude. Les résultats de cet audit devraient être connus d’ici fin juin et seront discutés avec l’OGBL et la direction de l’entreprise. La même démarche a d’ailleurs été initiée par nos collègues belges conjointement avec les représentants du gouvernement wallon.

En cas de désengagement obliger une entreprise à céder à un repreneur

Le gouvernement français ressort également l’idée d’un projet de loi obligeant une entreprise qui souhaite se désengager d’un site à le céder (en cas d’offre de reprise) à un repreneur. Peut-être un exemple à suivre.

Nous nous réjouissons également de l’initiative de l’Elysée (même si nous aurions préféré qu’elle soit plutôt luxembourgeoise), qui a demandé au ministre Montebourg de prendre contact avec ses homologues belge, espagnol, allemand et luxembourgeois «afin de conduire une action commune vis-à-vis du groupe ArcelorMittal».

Par ailleurs, une rencontre entre les représentants des syndicats sidérurgiques européens, dont l’OGBL, et la Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement Européen aura lieu le 12 juin à Strasbourg.

Alors, soubresaut du monde politique? Ou enfin prise de conscience qu’il y a des solutions et que des alternatives aux arrêts temporaires ou définitifs existent? La sidérurgie européenne et luxembourgeoise sont viables et ont un avenir, avec ou sans ArcelorMittal.