Aberdeen Asset Management  (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Aberdeen Asset Management  (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Aberdeen Asset Management va lancer le 16 mars 2015 un fonds d’actions chinoises A shares, le fonds Aberdeen Global - China A Share Equity Fund. Ce fonds mise sur la croissance à long terme de la Chine continentale.

Le nouveau fonds, domicilié au Luxembourg, tirera avantage de l’autorisation RQFII (600m RMB) accordée à la branche asiatique du groupe fin 2014. Il sera géré par l’équipe actions asiatiques, basée à Hong Kong et Singapour, qui investit en Chine depuis les années 80.

Bien que l’univers investissable du fonds comprenne 2.000 sociétés côtées à Shanghai et Shenzhen, le fonds sera concentré sur 25 à 30 valeurs. Ces sociétés présenteront les meilleures perspectives de croissance à long terme, et des fondamentaux de qualité. L’équipe de gestion suivra le processus d’investissement rigoureux et existant d’Aberdeen, dont la marque de fabrique est l’analyse approfondie et minutieuse des sociétés.

Aberdeen a porté son attention sur le marché des A shares lorsque ce marché a pris son envol. En 2014, ces titres ont progressé de 46,89%*, l’essentiel de l’augmentation s’étant produit au dernier trimestre. Cependant, le marché des A shares est connu pour son caractère spéculatif, les achats récents ayant été effectués par des négociateurs pariant sur la baisse des taux d’intérêt.

L’économie chinoise fait face à une tendance déflationniste, les années d’investissement ayant tiré la croissance vers le bas (aujourd’hui à son plus bas niveau depuis 25 ans). Pékin vise à stimuler davantage les dépenses des ménages, le secteur privé prenant une place dominante comme moteur de croissance.

Aberdeen considère que ces tendances sont positives, et qu’elles devraient mener à une fixation des prix basée sur le marché, à plus de concurrence, et à plus de transparence pour les investisseurs. Le fonds sera dès son lancement axé sur les secteurs de la consommation, de la santé, et les sociétés de voyage – des secteurs sur lesquels les entreprises publiques sont moins dominantes.

Le manque de transparence est un problème répandu en Chine. Par exemple, au sein de ses portefeuilles chinois existants, constitués principalement de H shares et de sociétés cotées à Hong Kong, le groupe a longtemps boudé les sociétés internet cotées en Chine continentale en raison du manque de protection juridique pour les actionnaires via des structures EDDV.

La capacité à s’appuyer sur des experts de la gouvernance en interne est un élément différenciant pour Aberdeen. Dans le nouveau fonds, leur talent d’auditeurs sera d’autant plus vital que les sociétés de Chine continentale peuvent avoir mauvaise réputation.

Aberdeen continue de privilégier les sociétés chinoises cotées à l’étranger; le nouveau fonds est un complément qui permet d’investir dans des sociétés qui, sans le RQFII, resteraient inaccessibles pour les investisseurs étrangers.

Le fonds domicilié au Luxembourg sera distribué aux investisseurs européens avec un minimum d’investissement initial d’un million USD.

Nicholas Yeo, head of Chinese Equities chez Aberdeen Asset Management, réagit: «Nous sommes certes enthousiasmés par le potentiel de la Chine, mais le pays traverse un ajustement complexe. Il faut privilégier une stratégie centrée sur la qualité de la croissance, mais dans les années à venir il faudra faire face à des problèmes de longue date tels que les créances douteuses, les malversations et même la fraude pure et simple. Ainsi nous invitons les investisseurs à considérer la Chine comme une proposition à long terme – une proposition, qui plus est, sur laquelle nous travaillons indirectement depuis de nombreuses années à travers la construction de notre équipe et le développement de notre recherche interne. La Chine a beau être un pays immense, c’est avant tout un marché émergent qui requiert patience et discipline.»

* MSCI China A Index YTD au 31 décembre 2014 (USD terms)