Sur le thème «défis et opportunités du secteur bancaire », les intervenants ont eu l'occasion de partager certaines préoccupations du secteur.
Luc Frieden, ministre du Trésor et du Budget, a assuré le secteur financier du soutien du gouvernement. Il a aussi évoqué les efforts faits pour développer un cadre légal favorable à son développement futur notamment de nouvelles réglementations comme les SIF (fonds d'investissement spéciaux) ou encore les SPF (sociétés de gestion de patrimoine familial). Luc Frieden a aussi réaffirmé sa volonté d'intégrer le Luxembourg dans la sphère européenne même si certaines dispositions sont parfois contraignantes pour le pays.
«Au niveau fiscal, une juste compétition doit être maintenue au niveau européen, il faut garder un niveau de taxation viable sinon on risque l'escalade et à terme la délocalisation de certaines activités hors de l'Europe », a encore déclaré Luc Frieden.
Luc Frieden a également mentionné son intention de renforcer au niveau international la confiance dans la place financière luxembourgeoise, entre autres par une meilleure communication à l'OCDE des mécanismes mis en oeuvre pour lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent. Un projet de loi sera déposé à ce sujet prochainement au Parlement.
Arthur Philippe, directeur de la CSSF, a ensuite pris la parole pour évoquer des avancées réglementaires récentes dont le projet de loi MiFID.
«J'invite les banques à en tenir compte dès maintenant, a enjoint Arthur Philippe. C'est un sujet complexe et peu d'amendements ultérieurs devraient y être apportés.»
La conférence s'est poursuivie par un panel composé de dirigeants de banques. Didier Mouget et Philippe Sergiel, Associés au sein de PricewaterhouseCoopers Luxembourg, ont mené la discussion en se basant sur les résultats obtenus par l'enquête de PricewaterhouseCoopers sur les défis et opportunités du secteur bancaire luxembourgeois.
Les quatre participants au panel, Bernard Coucke (ING Luxembourg), Albert Le Dirac'h (Société Générale Bank & Trust), Philippe Paquay (KBL) et Carlo Thill (Fortis Banque Luxembourg), ont ensuite commenté les principales tendances relevées par l'enquête dont le besoin crucial en ressources humaines. Tous ont marqué leur souhait de voir se développer un système légal plus libéral et plus flexible. La recherche de ressources est d'autant plus difficile pour le Luxembourg que cette tendance se fait aussi ressentir en Europe. Une solution avancée par les intervenants : se tourner vers les pays d'Europe de l'Est.
Sur la question du positionnement au sein du groupe, les panélistes ont évoqué la nécessité de faire connaître le know-how du Luxembourg par des activités de `networking' ou en attirant au Luxembourg des centres de décisions dans certains domaines, comme le private banking ou les fonds d'investissement. L'image de marque de la place est à ce niveau un élément à préserver et développer, les efforts du gouvernement, dont la future agence de promotion, ont été salués.
«Les opportunités sont nombreuses pour Luxembourg de se positionner au niveau international mais certains enjeux importants sont à prendre en compte dès à présent, notamment celui du manque de ressources, conlut Philippe Sergiel. Les facteurs-clés pour un développement futur du secteur sont des infrastructures de qualité, un cadre réglementaire adéquat et des produits innovants ».
L'étude «Luxembourg Banking market Challenges and Opportunities Survey 2006» est disponible sous www.pwc.com/lu.