Prochaine échéance de la loi déchets: dès juillet, les fruits et légumes ne pourront plus être vendus emballés dans du plastique en-deçà de 1,5 kg, sauf pour quelques exceptions. (Photo: EU)

Prochaine échéance de la loi déchets: dès juillet, les fruits et légumes ne pourront plus être vendus emballés dans du plastique en-deçà de 1,5 kg, sauf pour quelques exceptions. (Photo: EU)

La transition écologique concerne aussi la grande distribution. Celle-ci fait face à des contraintes et nouvelles règlementations parfois difficiles à implémenter dans les habitudes de consommation.

Depuis ce 1er janvier, des dispositifs de collecte des déchets d’emballages ont fait leur apparition dans 160 grandes et moyennes surfaces luxembourgeoises, conséquence directe de .

«Cela rencontre un succès que je qualifierai de mitigé: le suremballage est souvent utilisé pour le transport des produits, je pense notamment à un pack d’eau qui n’est déballé qu’une fois arrivé à la maison», a illustré , Country Director de Delhaize Luxembourg et vice-président de la Flad (Fédération luxembourgeoise de l’alimentation et de la distribution).

Invité à débattre des enjeux de la transition écologique dans la grande distribution mercredi par la CLC, le patron de l’enseigne au lion a aussi évoqué l’arrivée dès 2024 de centres de recyclages dans les grandes surfaces de plus de 1.500 m². au Grand-Duché avec à la clé une mobilisation d’espace et des questions de salubrité ainsi que d’organisation, notamment pour les supermarchés situés dans des galeries ou centres commerciaux.

Réunis par la CLC à La Provençale pour débattre de la transition écologique dans la grande distribution, Claude Turping (Valorlux), Georges Eischen (Flad), Joëlle Welfring (déi Gréng), Cédric Gonnet (Delhaize) et Carole Muller (CLC). (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Réunis par la CLC à La Provençale pour débattre de la transition écologique dans la grande distribution, Claude Turping (Valorlux), Georges Eischen (Flad), Joëlle Welfring (déi Gréng), Cédric Gonnet (Delhaize) et Carole Muller (CLC). (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Une demande pour davantage de possibilités de collecte

À ce propos, un projet pilote va d’abord être mené dans trois grandes surfaces du pays. «Les consommateurs ont exprimé le besoin d’avoir différentes possibilités de ramener leurs déchets», a insisté (déi Gréng), ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable.

Une étude TNS Ilres consacrée aux nouveaux dispositifs de tri a montré que 57% des résidents prêts à utiliser un nouveau point de collecte en magasin le seraient pour des raisons pratiques et 51% afin de se débarrasser plus souvent des déchets d’emballages. La même étude menée en 2021 montre toutefois que 10% des 1.000 ménages sondés préfèreraient apporter leurs déchets dans un centre de recyclage, et 87% opteraient pour le sac Valorlux ramassé au domicile.


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Du doggy bag au carton à pizza réutilisable

Cette chasse aux déchets se déroule aussi dans la restauration, avec l’interdiction depuis janvier des contenants en plastique à usage unique pour les produits consommés sur place. En 2025, cela sera aussi une réalité pour les plats à emporter. Si les restaurateurs disposent déjà de l’, son utilisation reste marginale. Et pour les livraisons se pose la question du stockage, de la gestion et des retours des emballages réutilisables.

Le danger est grand de voir des modèles alternatifs se développer, comme les automates à pizza.
Georges Eischen

Georges EischenPrésidentFlad

«Je n’ai pas encore vu de boîte à pizza qui pourrait intelligemment être réutilisée», a abondé , associé-gérant de La Provençale et président de la Flad. «Le danger est grand de voir des modèles alternatifs se développer, comme les automates à pizza. Ils sont déjà une demi-douzaine dans le pays mais dans deux ans, qui sait s’il n’y en aura pas une soixantaine?», a-t-il avancé.

Une crainte partagée aussi par Claude Turping, le Managing Director de Valorlux: «Si l’on interdit certains conditionnements, il faut proposer des alternatives». 

Éducation et soutien priment

Au printemps prochain, Valorlux va lancer un pilote autour d’un gobelet réutilisable doté d’un QR code. Dès juillet, la vente des fruits et légumes emballés dans du plastique sera interdite en-deçà de 1,5 kg.

Les quatre panélistes ont admis que la transition écologique passe aussi par l’éducation des consommateurs. Ceux-ci ont déjà en grande partie adopté les réflexes du pour faire ses courses mais aussi du tri des déchets. Mais il reste encore des lacunes puisque .

«Nous avons du pain sur la planche», a admis Georges Eischen. Et tout cela engendre un coût supplémentaire, évoqué par . «La grande distribution doit être accompagnée par les pouvoirs publics. Des investissements conséquents sont nécessaires et ne pourront être faits qu’avec des aides adaptées», a fait valoir la présidente de la CLC.