Comment se positionner sur la courbe des taux? (Photo: Lyxor ETF)

Comment se positionner sur la courbe des taux? (Photo: Lyxor ETF)

Lyxor ETF fait le point sur les stratégies axées sur la courbe des taux et comment elles peuvent permettre aux investisseurs de surmonter les obstacles actuels sur les marchés des obligations souveraines.

L'été n'aura finalement pas été aussi tranquille qu'espéré. Les taux des obligations souveraines mondiales se sont effondrés depuis mi-avril et l’inversion temporaire de la courbe des taux américains de 2 à 10 ans survenue fin août a suscité des inquiétudes quant au rapprochement de la fin du cycle. En Europe, les rendements des emprunts d'État évoluent dans un territoire négatif inédit et une BCE toujours plus conciliante tente désespérément de ranimer l'inflation atone.

Tout est dans la forme

La forme de la courbe des taux reflète généralement les perspectives liées aux marchés, aux politiques monétaires et à la croissance économique. Les titres d'échéance courte ont tendance à afficher une plus grande sensibilité aux taux d’intérêt définis par les banques centrales, tandis que ceux d'échéance plus longue dépendent davantage des attentes relatives à l’inflation future.

Lorsqu’une courbe des taux s’aplanit, cela peut signifier que les obligations à plus longue échéance recèlent une certaine valeur relative, selon le marché, ce dernier anticipant progressivement de moins en moins de hausses de taux, voire des baisses. En revanche, une courbe des taux plus pentue indique une activité économique florissante ainsi que des prévisions de hausse de l’inflation, entraînant donc un différentiel de taux d’intérêt supérieur entre les échéances.

Résoudre le dilemme de l’inflation

Les très faibles taux d’intérêt observés à travers le monde depuis la crise financière mondiale ont permis de relancer l’activité économique et entraîné les cours de certains actifs à la hausse. L’inflation est cependant restée remarquablement atone dans l’ensemble du monde développé, malgré des taux de chômage très bas. Cela s’explique peut-être par le fait qu’un tel séisme économique retarde la transition vers un régime d’inflation stable. En outre, les incertitudes actuelles (y compris le Brexit et le conflit commercial sino-américain) complexes et très différentes de ce que nous avons connu auparavant ne facilitent pas la tâche des marchés, qui cherchent à estimer les probabilités correctes des différentes issues possibles ().

Jusqu’à présent, les banques centrales mondiales ne sont pas parvenues à faire repartir l’inflation en dépit d’un large éventail de politiques non conventionnelles. La plus grande ouverture du commerce, l’élargissement des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’augmentation des flux de capitaux et d’investissements transfrontaliers sont autant d’autres facteurs qui ont pesé sur les prix dans le monde, même avant la crise. Malgré tout, il est peut-être prématuré d'affirmer que ce régime d’inflation constitue une «nouvelle norme». Il faut davantage de soutien politique, ce qui est encore susceptible de changer la donne.

Trouver le bon cap sur les courbes des taux américaine et européenne

Depuis que la Fed a recommencé à augmenter ses taux en 2015, la différence entre les rendements à long et court terme s’est contractée jusqu’aux niveaux enregistrés avant la crise de 2008. Plus récemment, la crainte d'une propagation de la faiblesse de la croissance internationale à l’économie américaine et les signaux indiquant que le conflit commercial affecte le moral des entreprises ont entraîné une brève inversion de la courbe des bons du Trésor américain à 2 et 10 ans. Si cette situation devait perdurer, elle alimenterait les spéculations sur la fin prochaine de la plus longue période d’expansion économique de l’histoire, poussant très probablement la Fed à être encore plus conciliante. Actuellement, les marchés tablent sur deux nouvelles baisses de taux d’ici à la fin de l’année. La prochaine est attendue le 18 septembre.

La partie courte de la courbe étant indexée sur les taux des banques centrales, une pentification pourra uniquement provenir de son extrémité longue, un phénomène appelé «pentification baissière». Une amélioration sur le front des négociations commerciales et la possibilité de dépenses budgétaires supplémentaires sont susceptibles de déclencher une hausse des taux et une courbe plus prononcée.

En Europe, une BCE à court d'options pourrait se voir contrainte lors de sa réunion du 12 septembre à prendre des mesures décisives afin de lutter contre un fléchissement des perspectives d’inflation et de contrer les risques liés au protectionnisme et au Brexit. La courbe des taux en EUR s’est aplanie. Dès lors, seuls les efforts conjoints d'assouplissement des politiques monétaires et budgétaires de la BCE et des gouvernements de la région pourraient provoquer une pentification rectificative.

De la théorie à la pratique

Les opérations sur les spreads de la courbe des taux peuvent permettre aux investisseurs professionnels de générer des performances ou de couvrir leurs portefeuilles. Elles sont en outre souvent décorrélées de l’orientation absolue des taux d’intérêt.

Lyxor continue d’innover et lance une gamme de stratégies ETF ciblant les courbes des taux américaine et européenne. Ces ETF ont été conçus pour permettre aux professionnels de positionner leurs portefeuilles de façon tactique en prévision de l’évolution des courbes des obligations souveraines américaines et européennes, qu’elles se pentifient ou s’aplanissent.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site réservé aux investisseurs professionnels