Parmi les jeunes demandeurs d’emploi, 1.657 ont 24 ans ou moins, et 2.006 entre 25 et 29 ans. (Photo: Shutterstock)

Parmi les jeunes demandeurs d’emploi, 1.657 ont 24 ans ou moins, et 2.006 entre 25 et 29 ans. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 30 ans diminue plus rapidement que la moyenne générale, toutes catégories confondues. Leur capacité d’adaptation fait partie des compétences les plus recherchées sur le marché du travail.

Les moins de 30 ans, plus résilients? Leur situation s’améliore en tout cas plus rapidement que la moyenne, selon les . En avril 2021, le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 9,9% par rapport au même mois en 2020 et même, avec la même comparaison dans le temps, de 17,2% en ce qui concerne les moins de 30 ans. Leur nombre avait cependant beaucoup augmenté pendant la crise: de 41% entre avril 2019 et avril 2020. Ce qui a été un peu compensé ensuite puisqu’en comparant avril 2019 et avril 2021, on est à +18% de demandeurs d’emploi au total, +16% si on isole les moins de 30 ans.

Le profil des jeunes chômeurs

Ils sont donc 3.663 résidents disponibles âgés de 16 à 29 ans. 1.657 ont moins de 25 ans et 2.006 entre 25 et 29 ans. 41,9% ont un diplôme du secondaire inférieur (ayant terminé avec succès au maximum l’équivalent d’une classe de 3e ou de 11e), 41,4% du secondaire supérieur (ayant terminé avec succès au maximum l’équivalent d’une classe de 1re ou de 13e) et 16,7% de l’enseignement supérieur (ayant terminé avec succès des études post-secondaires).

La majorité (94,5%) n’a pas de statut particulier (handicapé ou en capacité de travail réduite). Contrairement à la moitié des demandeurs d’emploi qui sont inscrits à l’Adem depuis 12 mois ou plus, les jeunes le sont en grande partie depuis moins de 4 mois (31,80%).

L’Adem et le Statec ne calculent cependant pas de taux de chômage des jeunes, c’est-à-dire la comparaison du nombre de demandeurs d’emploi par rapport à la population active de moins de 30 ans. Johann Neumayr, qui travaille au Statec pour la partie Marché du travail, parle d’un indicateur peu pertinent, car trop dépendant de la population active.

Il renvoie à une de l’institut de sondage, qui développe: «Dans le cas du Luxembourg, un taux de chômage des jeunes de, par exemple, 25% ne signifie pas qu’un jeune sur quatre est sans emploi. La raison en est que le chômage des jeunes est calculé comme le nombre de jeunes à la recherche d’un emploi divisé par le nombre total de cette population dans la population active. Pourtant, ce dernier groupe exclut ceux qui ne sont pas disponibles pour travailler parce qu’ils étudient à temps plein. (…) Un rallongement des études peut mécaniquement diminuer la population active et ainsi relever le taux de chômage des jeunes, même si le nombre absolu de jeunes chômeurs ne change pas.» Une manière de relativiser les données , qui font état d’un taux de chômage de 7,8% chez les jeunes (de moins de 25 ans) au Grand-Duché en 2020, le plus élevé de l’Union européenne.

La recherche d’agilité

Pour expliquer les récentes évolutions, Pierre Gramme, du service Statistiques de l’Adem, émet l’hypothèse qu’une grande partie des jeunes travaillaient dans des secteurs fortement touchés par la crise, comme l’horeca. D’où un impact plus fort au début de la pandémie, même s’il doute de la visibilité de l’effet de la réouverture des restaurants sur les statistiques du mois d’avril. Une théorie, pour la hausse de 2020, que confirme la publication du Statec, en ajoutant: «En temps de crise et de plans sociaux, le principe du dernier entré, premier sorti touche particulièrement les nouveaux embauchés, et donc essentiellement les jeunes.»

, à la tête de RH Expert, ne semble pas surpris par la baisse assez nette du chômage des jeunes. «Il y a un environnement global, actuellement, plus que favorable», décrit-il. «Avec beaucoup d’offres d’emploi et un énorme besoin de main-d’œuvre. Si bien que les exigences, notamment en termes de connaissance des langues, diminuent.»

Avec la pandémie, «beaucoup de fiches de postes ont évolué, alors qu’elles étaient fixes depuis des années. On demande de plus en plus de s’adapter. Et pour avoir cette agilité, les entreprises préfèrent recruter des personnes plus jeunes qu’elles vont pouvoir former.»

La différence de coût pourrait aussi être un argument pour certaines sociétés.

La demande en recrues juniors touche en tout cas tous les secteurs, selon l’expert en ressources humaines. Ceux nécessitant le plus de main-d’œuvre restent les mêmes: «La construction, l’IT, le service aux entreprises.» Pour lui, la clé pour conserver ou retrouver un emploi passe par la formation. L’Adem propose aussi quelques mesures dédiées aux jeunes, comme des  

Un premier emploi pendant la crise

Marie et Nina (dont le nom a été modifié pour l’article) n’en ont pas eu besoin pour trouver leur premier poste. Les deux Françaises étaient en stage de fin d’études au Luxembourg au cours de l’année 2020. L’un a été mis en pause, puis décalé à cause du Covid-19, l’autre s’est déroulé en télétravail. Le premier, celui de Marie dans une fiduciaire, s’était arrêté fin août. «J’avais commencé à chercher du travail, mais ils m’ont appelée une semaine plus tard pour me dire qu’une place s’était libérée», raconte-t-elle, soulagée d’avoir décroché son premier CDI sans grande difficulté malgré la période.

Nina n’a pas eu autant de chance. L’entreprise dans laquelle elle était en stage n’avait pas le budget nécessaire pour l’embaucher. Après plusieurs mois à enchaîner les envois de candidatures et les entretiens d’embauche en visioconférence entre février et avril 2021, elle a finalement trouvé un poste dans le secteur bancaire au Luxembourg. Un CDD d’un an qui, elle l’espère, sera prolongé.