Comment j’ai tué mon fax Photo: POST Luxembourg

Comment j’ai tué mon fax Photo: POST Luxembourg

«Une lumière rouge clignote par intermittence. Le brouhaha a cessé. Il n’y a plus de papier ou peut-être plus d’encre. Dans un dernier soubresaut de l’appareil, j’ai pu imprimer péniblement six pages. Malgré mon acharnement, impossible de recevoir la totalité du document.»

«J’ai bien essayé de conserver mon fax le plus longtemps possible, quel qu’en soit le prix. J’ai changé ses cartouches des dizaines de fois ces derniers mois. J’ai appelé à maintes reprises mon opérateur téléphonique pour optimiser ma ligne. Je me suis efforcé à sauver ce qui pouvait l’être.

Ce boîtier m’a accompagné tant d’années durant ma vie professionnelle. Il m’a rendu tant de services. Sans lui, j’aurais pu perdre beaucoup d’argent sans pouvoir attester de la réception d’un bon de commande. Il m’a protégé de la mauvaise foi et de l’avidité des hommes. Cependant, je dois me rendre à l’évidence, aujourd’hui il m’use. Il me coûte plus de patience, de temps et de consommables qu’il ne me rapporte. Je vais débrancher mon fax. »

Dernières impressions avant liquidation

Vous vous reconnaissez dans cette fiction d’anticipation? Cela ne m’étonne pas. Car malgré ses inconvénients, le fax reste un point clé des discussions avec nos clients lorsqu’ils envisagent de basculer vers une solution téléphonique VoIP. Certains restent d’ailleurs intraitables: leur fax doit rester fonctionnel coûte que coûte.

Or, le fax est un mode de transport de données qui fonctionne sur le réseau téléphonique traditionnel, conçu initialement pour la voix. En VoIP (Voice Over Internet Protocol), il n’existe pas d’équivalent au fax car comme son nom l’indique, la VoIP transporte la voix sur le réseau IP et son protocole est optimisé pour cela.

Où est le problème me direz-vous? Il vient de la valeur juridique du fax. En effet, dans bon nombre de professions comme l’hôtellerie, la banque, l’assurance ou encore les fiduciaires, le fax possède une valeur légale. Un fax portant la mention «bon pour accord» et une signature fait office de bon de commande.

Cela s’explique par le mode de transmission du fax qui garantit l’unicité du document et fournit à l’expéditeur un récépissé de réception avec la date et l’heure d’expédition. Or, le législateur n’accorde pas cette preuve juridique aux documents transmis via IP. La qualité de service, les possibilités de modification, les copies des données lors de leur transport sont autant de raisons de ne pas accorder le même poids juridique aux transmissions par IP qu’au fax. Mais le protocole IP n’en reste pas moins un moyen rapide et puissant de s’échanger des informations.