«L’ère de l’IA: opportunités et défis». Dans son dernier recueil, publié ce jeudi 2 novembre, la Fondation Idea s’intéresse aux impacts de l’intelligence artificielle sur l’économie. Des questions d’éthique à la législation européenne, huit auteurs y ont participé. Dans son chapitre, la fondatrice de Digital Minds (conseils numériques aux entreprises), Émilie Allaert, se concentre sur «l’ère de la finance intelligente».
«Les fintechs exploitent différentes technologies, utilisées individuellement ou combinées, afin de répondre à diverses problématiques», commence-t-elle par définir. Elle cite l’analyse des big data (données en grande quantité), le cloud computing (mise à disposition des logiciels sur le réseau), les robots-conseillers, l’intelligence artificielle et la technologie des registres distribués (DLT ou blockchain), ou encore l’automatisation des processus.
«Les secteurs de la gestion d’actifs, de l’assurance et de la conformité, entre autres, peuvent bénéficier de ces innovations pour améliorer leurs processus et faire évoluer leur offre de services. Ainsi, on constate qu’un accès aux services financiers est désormais possible pour les non-bancarisés, par exemple, et les services répondent de façon plus adéquate aux besoins des équipes et des clients.»
Différentes applications selon le secteur
Dans la gestion d’actifs, «les technologies permettent d’améliorer les conseils à l’investissement», ajoute-t-elle, en prenant en compte «des facteurs jusque-là non intégrables dans les stratégies d’investissement (impact ESG notamment)».
Pour le secteur de l’assurance, «l’utilisation des données et l’intelligence artificielle permettent, en étudiant le comportement des consommateurs, de développer des produits adaptés et d’encourager des habitudes de vie bénéfiques aux assurés (sports, hygiène alimentaire, sécurité, image satellitaire dans le cas de catastrophes climatiques)».
L’intelligence artificielle vient aussi aider dans le domaine réglementaire. «L’utilisation des innovations technologiques favorise une analyse d’impact plus approfondie et objective, réduisant les risques d’erreurs et automatisant des processus qui peuvent se révéler fastidieux. Dès lors, les professionnels actifs dans le domaine de la conformité peuvent se concentrer davantage sur la relation humaine et l’expérience client. L’humain intervient pour expliquer les résultats et fournir des indications sur la résolution des problèmes identifiés», résume-t-elle.
Gagner du temps pour l’humain
«L’intelligence artificielle, lorsqu’elle est utilisée seule, possède une certaine puissance, mais elle atteint son plein potentiel lorsqu’elle est associée à des données massives ou à la technologie des registres distribués, qui donnent accès à des millions de données pouvant être utilisées pour établir des modèles puissants tout en assurant leur traçabilité et leur véracité.»
Émilie Allaert relativise son sujet en se demandant si «ChatGTP représente une révolution technologique ou simplement une avancée dans une technologie déjà établie.» L’auteure rappelle que chaque technologie apporte ses craintes sur le remplacement de l’humain. «L’intelligence artificielle comporte de nombreuses facettes et applications qui sont appelées à remplacer l’humain dans les tâches hautement automatisables et à faible valeur ajoutée», admet-elle alors. L’humain reste attendu pour son aspect «relationnel. Il doit être en mesure d’expliquer les résultats obtenus et de guider le client pour optimiser ses processus et ses politiques d’investissement, par exemple.»
L’important étant, pour elle: qu’on donne la possibilité à chacun de se former sur ces technologies.
«Les applications dans le domaine financier le démontrent, où la technologie est utilisée depuis une dizaine d’années pour créer des solutions innovantes, qui se révèlent être des alliées pour les employés et les clients, apportant des gains financiers, des processus efficients et une revalorisation des tâches.»