«Si ma priorité absolue sera toujours la protection de la santé publique, il m’importe autant d’offrir aux patients Covid une prise en charge de haute qualité, tout en maintenant un bon fonctionnement de notre système de santé», la ministre de la Santé, (LSAP).

Ainsi, en cas de remontée du nombre d’infections et, par conséquent, du nombre d’hospitalisations, il s’agira de soigner à la fois les patients Covid et les patients non Covid. Pas comme lors de la première vague: les hôpitaux avaient alors déprogrammé tous les soins qui n’étaient pas urgents et vitaux afin de mobiliser le personnel médico-soignant sur la gestion de l’épidémie.

Deux filières dans les hôpitaux

Pour rendre cela possible tout en évitant les infections croisées, la séparation dans les hôpitaux des patients en deux filières – l’une de patients Covid, l’autre de patients non Covid – mise en place dès le mois de mars a été maintenue dans les quatre centres hospitaliers (CHL, Chem, CHDN et HRS) au niveau des services d’urgence.

Cette gestion de front des patients Covid et non Covid suppose bien sûr que la disponibilité du personnel soignant soit suffisante. «S’il y a un goulot d’étranglement au niveau du personnel soignant, il faudra alors commencer à déprogrammer l’une ou l’autre des activités», le secrétaire général de la FHL, Sylvain Vitali.

Pour éviter un tel cas de figure, le ministère de la Santé a annoncé le 14 août dernier une dotation soignante supplémentaire «permettant de faire face à la surcharge de travail et à la nouvelle organisation hospitalière induite par le Covid». «La CNS a accordé aux quatre centres hospitaliers (CHL, HRS, Chem et CHDN), au total, 78,58 ETP soignants (carrière d’infirmier) pour leurs services de soins normaux, soins intensifs et urgences», précise la CNS.

Une montée en charge pour les patients Covid

Un plan de montée en charge des capacités d’accueil des patients Covid dans les hôpitaux a aussi été élaboré en cas de hausse du nombre d’infections. «L’objectif de la préparation est de monter en charge progressivement de façon homogène sur l’ensemble du territoire afin de retarder la nécessité d’une déprogrammation de l’activité médico-chirurgicale, et donc de garantir une offre de soins pour les citoyens la plus proche possible de l’offre habituelle», explique le ministère de la Santé.

Ce plan prévoit quatre phases. Au stade initial, concernant les soins stationnaires, les patients Covid sont pris en charge au sein du service national des Maladies infectieuses du CHL, dans la mesure de ses capacités, à savoir 20 patients en soins normaux et quatre en soins intensifs. Au-delà est déclenchée la phase 1: chacun des quatre hôpitaux déploie alors une capacité de prise en charge Covid progressive.

Ce n’est qu’à partir de la phase 3 qu’une déprogrammation des soins hors Covid devient nécessaire. «Des transferts de patients entre hôpitaux peuvent être organisés pour retarder ce passage en phase 3», prévient le ministère de la Santé.

En phase finale, en cas de recrudescence forte des infections au Covid-19, la capacité des lits peut être augmentée jusqu’à 264 en soins normaux et près de 100 en soins intensifs. Pour se faire une idée de l’ampleur de cette «montée en charge», au plus fort de la première vague, le nombre total d’hospitalisations n’a pas dépassé les 233 sur une journée, avec 190 en soins normaux le 4 avril et 45 en soins intensifs le 3 avril.

Un plan pour les soins primaires

Le ministère de la Santé a aussi prévu un plan de montée en charge pour les soins primaires autour de trois axes: des téléconsultations seront assurées par les médecins généralistes et spécialistes pour les cas suspects de Covid-19.

En outre, des centres de consultation Covid (CCC) pour l’examen médical et le prélèvement naso-pharyngé des patients suspects verront le jour. Un premier CCC est ainsi aménagé au Kirchberg, dans les locaux de l’ancienne bibliothèque nationale, et activable en cas de besoin. Et les centres de soins avancés (CSA) pourront être rétablis.

Après une recrudescence du nombre d’hospitalisations ces dernières semaines, la situation actuelle de l’épidémie de Covid-19 est stable et «sous contrôle» dans le pays. Mais le retour des vacances, en particulier la fin du congé collectif et la rentrée des classes, représente la prochaine étape à haut risque.

Et si le gouvernement a mis en place dans l’optique de gérer cette échéance, le moyen le plus efficace d’éviter une saturation des hôpitaux reste entre les mains de la population, rappelait le président de la FHL, Paul Junck, . Tout simplement en respectant les règles de distanciation sociale et les gestes barrières.