Dans la technologie la plus connue, celle de l’iPhone X, le système analyse 30.000 points du visage pour construire deux «cartes». La probabilité de se tromper ne serait que de une sur un million. (Photo: Shutterstock)

Dans la technologie la plus connue, celle de l’iPhone X, le système analyse 30.000 points du visage pour construire deux «cartes». La probabilité de se tromper ne serait que de une sur un million. (Photo: Shutterstock)

Le marché de la reconnaissance faciale devrait doubler d’ici 2022. Dopées par des besoins sécuritaires ou de marketing, ces technologies profitent du boom de l’intelligence artificielle.

Le crime était presque parfait. La reconnaissance faciale aussi. Presque. Ousmane Bah, 18 ans, réclame un milliard de dollars de dommages et intérêts à Apple pour l’avoir accusé à tort d’avoir volé des produits de la marque à la pomme dans quelques magasins.

Après avoir déjà été «embêté» par des rumeurs disant que son logiciel de reconnaissance faciale ne distingue pas bien les Chinois les uns des autres, le géant américain regarde ailleurs, convaincu que son système a de bons résultats.

Le «Face ID» proposé par son iPhone X se base sur plusieurs éléments. D’abord, la puce A12X Bionic, la plus puissante de ses smartphones, parce qu’elle est capable d’opérer des centaines de milliers d’opérations de calcul à la seconde.

Ensuite, sa caméra TrueDepth. Apple a investi près de 400 millions de dollars dans l’usine de Finisar, qui produit les diodes à cavité verticale émettant par la surface. Ces diodes, dont les ancêtres ont été inventés il y a 40 ans, sont capables d’émettre un rayon laser perpendiculaire à la surface où ils sont intégrés.

Une carte de profondeur et une image infrarouge

À une distance (idéale) de 25 à 50 centimètres du smartphone, cette technologie capte 30.000 points sensibles du visage. Ces données sont transformées en une carte de profondeur et une image infrarouge.

À partir de ces deux éléments, la puce électronique (A12X Bionic) construit une «représentation mathématique», et c’est celle-ci qui est comparée à toutes les données pour identifier une personne. Il n’existe qu’une chance sur un million, selon Apple, que le système soit berné par un individu. Sauf dans le cas des jumeaux.

La technologie détecte les chapeaux, les lunettes, et même les lentilles, est capable de fonctionner à l’intérieur, à l’extérieur, et même dans l’obscurité la plus complète.

Cet exemple avec Apple existe globalement dans beaucoup d’autres contextes. Chez Facebook et Google pour identifier une personne sur une photo, mais aussi dans les aéroports et bientôt dans les magasins. De plus en plus souvent, les systèmes de reconnaissance faciale basculent de la 2D vers la 3D. Le débat sur l’utilisation de photos pour berner le système va disparaître.

Les différents niveaux de reconnaissance faciale, selon ce que le système peut analyser. (Illustration: Concerned Researchers / Medium)

Les différents niveaux de reconnaissance faciale, selon ce que le système peut analyser. (Illustration: Concerned Researchers / Medium)

Mais le débat pourrait rebondir. Récemment, de Google, Facebook ou Microsoft ont appelé Jeff Bezos et Amazon à arrêter de vendre leur technologie Rekognition au gouvernement américain. Pourquoi? Parce que, depuis janvier, des chercheurs dénoncent les biais du logiciel au détriment de personnes de couleur, par exemple.