Cuisiniers, serveurs, vendeurs, caissiers, policiers… Malgré la canicule, beaucoup doivent porter le masque pendant des journées entières. (Photo: Shutterstock)

Cuisiniers, serveurs, vendeurs, caissiers, policiers… Malgré la canicule, beaucoup doivent porter le masque pendant des journées entières. (Photo: Shutterstock)

Canicule ou pas, tous les professionnels en contact direct avec leurs clients doivent garder leur masque, parfois durant des heures. Entre postes de conduite séparés aux CFL et pauses régulières dans les restaurants, chacun sa méthode pour protéger ses salariés du Covid-19, même quand le mercure grimpe.

À la boulangerie, en terrasse, dans les magasins… Alors qu’en tant que client, on peut retirer le masque une fois installé ou sorti de l’établissement, ce n’est pas le cas des employés. Malgré les fortes chaleurs, tous ces professionnels en contact avec la clientèle doivent passer la journée, parfois en sueur, sous un bout de tissu.

«C’est compliqué, ils souffrent vraiment», admet , junior partner des 13 salons de coiffure du même nom. En plus de la température extérieure, ses 180 salariés doivent composer avec la chaleur des sèche-cheveux . Mais aucune dérogation: «Ils doivent toujours mettre le masque». Il paraît impossible de respecter deux mètres de distance avec une personne lorsqu’on lui coupe les cheveux.

Pour mieux supporter la chaleur, «ils peuvent sortir respirer toutes les demi-heures, nous laissons un temps supplémentaire entre chaque client», raconte Laura Ferber.

Adaptation des horaires en extérieur

«C’est peut-être difficile, mais le port du masque reste obligatoire quand les deux mètres de distance ne peuvent être assurés», confirme François Engels, directeur des affaires sociales à la Fédération des artisans. Et ce, même sur la qui ne sont pas partis en congés collectifs. La Fédération recommande alors l’aménagement des horaires de travail, en évitant les travaux extérieurs entre 11h et 15h, et la diminution de la charge physique selon la température. En intérieur, elle suggère de «veiller au renouvellement de l’air de façon permanente».

À ce sujet, le préconise l’utilisation de systèmes de ventilation uniquement s’ils fonctionnent avec 100% d’air frais. Dans le cas contraire, le brassage de l’air pourrait favoriser la propagation du coronavirus.

«Si l’accomplissement du travail devient dangereux tel qu’il risque de compromettre la santé ou la sécurité des salariés, le Code du travail permet aux entreprises concernées de faire une demande auprès du ministre du Travail pour pouvoir bénéficier des dispositions relatives au chômage intempéries», rappelle enfin la Fédération des artisans.

Climatisation ou pauses régulières

L’été n’est pas moins chaud dans les bars et restaurants. Dans les 13 établissements du groupe Concept+Partners par exemple, serveurs comme cuisiniers gardent le masque en permanence, même si tous ne bénéficient pas de système de climatisation. «Nous accordons plus de pauses à nos collaborateurs pour qu’ils puissent souffler», indique Marc Fusenig, managing director du groupe.

, secrétaire général de l’Horesca, relativise: «Sur la Côte d’Azur, ils doivent servir pendant deux mois au bord de la mer avec un masque, sous des températures similaires.» Il conseille alors des modèles en coton, «plus légers», et l’utilisation de parasols.

De même, chez Cactus, «le port du masque reste obligatoire pour nos clients ainsi que pour nos collaborateurs», rappelle le supermarché, en indiquant que ses points de vente sont climatisés. «Nous ne changeons pas nos recommandations, c’est la loi qui le demande», appuie , directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC).

Pas de privilège non plus pour les policiers, pour qui le port du masque reste obligatoire tant que les deux mètres de distance ne peuvent être respectés.

Les facteurs du groupe Post se sont vu attribuer des gourdes pour les inciter à boire plus régulièrement et peuvent commencer leur tournée une heure plus tôt afin de ne pas rouler sous de trop fortes chaleurs.

Masque facultatif pour les chauffeurs

Alors, pourquoi voit-on, depuis quelques jours, les conducteurs de bus se découvrir le visage? «Lors de la conduite, le port du masque est facultatif pour les chauffeurs de bus, mais fortement recommandé», expliquent les CFL. En revanche, s’ils se déplacent à bord, les chauffeurs doivent obligatoirement le porter. Ils ont aussi le droit d’ouvrir leur fenêtre, «vu que la distance entre le poste de conduite et les passagers est de deux mètres minimum.»

Les conducteurs de train, quant à eux, ne sont «pas obligés de porter leur masque tant qu’ils sont seuls dans leur cabine. Il devient obligatoire dès qu’ils sont accompagnés par une autre personne, par exemple un formateur.»

Les bus et la plupart des trains sont équipés de ventilateurs ou climatiseurs. «Les filtres et circuits sont entretenus, voire remplacés régulièrement. Du fait que les passagers sont obligés de porter un masque, le virus ne peut pas circuler», précise-t-elle.

Distance ou masque, la règle reste donc partout la même cet été pour les nombreux employés qui se retrouvent, encore une fois, en première ligne face au virus et à la météo.