Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce, intervenait le 28 janvier lors d’un forum public, dans le cadre de la mission économique luxembourgeoise à Dubaï. (Photo: SIP)

Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce, intervenait le 28 janvier lors d’un forum public, dans le cadre de la mission économique luxembourgeoise à Dubaï. (Photo: SIP)

Le Luxembourg et les Émirats arabes unis partagent cette volonté de préparer leur avenir à moyen terme. Qui se dessinera sans doute sans le pétrole. À Dubaï, cette perspective n’effraie personne.

Aux Émirats arabes unis, on sait qu’en 2070, rien ne sera plus semblable à aujourd’hui. Amorcé, le déclin partiel du pétrole est inéluctable, et se double d'une volatilité des cours, alors qu’il a contribué à bâtir la richesse de toute la région.

Mais tout comme le Luxembourg l’a fait plusieurs fois, et notamment après la crise de l’acier, nul ne semble craindre de devoir se réinventer au cours des 50 prochaines années, délai fixé par les ambitieuses autorités locales pour une mutation déjà amorcée. 

20 millions de touristes attendus

Ce qui se reflète dans les chiffres de l’économie locale. «L’an passé, les transactions commerciales ont constitué 30% du PIB, avec comme principaux clients la Chine, l’Inde, les USA, la Suisse et l’Arabie», explique Omar Khan, responsable des relations internationales à la Chambre de commerce et d’industrie de Dubaï.

Le tourisme aussi a le vent en poupe: 16,7 millions de touristes en 2019, 20 millions attendus cette année, 24.400 chambres désormais disponibles dans 714 hôtels. Tandis que le hub international qu’est l’aéroport dubaïote a vu passer 83 millions de passagers en 2018.

La stratégie, qui doit durer cinq décennies, mise aussi beaucoup sur les entreprises et les industries. La Chambre de commerce locale, forte de 245.000 membres et qui comptera bientôt 12 bureaux dans le monde, sera donc le navire amiral de la flotte des Émirats dans ce domaine. Et elle a trouvé dans la Chambre de commerce de Luxembourg un allié précieux.

Se remettre en question

«Nous partageons clairement une même volonté de continuer à nous développer, de rester un pays sûr, de promouvoir l’innovation», souligne , directeur de la Chambre de commerce. Avant de souligner que «nous savons aussi dans les deux pays qu’un succès n’est jamais acquis. Cela pousse à toujours se remettre en question.»

Il est donc logique que la  soit la plus importante jamais menée aux Émirats, «avec 90 représentants de 62 entreprises», indique encore Carlo Thelen.

Enfin, les EAU voient aussi dans l’exploitation économique de l’espace, les start-up ou encore les smart cities des possibilités presque infinies de réorienter leurs activités. D’autres points communs avec le Luxembourg. «Seul, on ne peut pas lutter contre la Chine. Mais quand des petits mettent leurs forces en commun, ils peuvent au moins faire face», a encore dit Omar Kahn.