Le sac en papier fait place aux alternatives textiles comme le coton ou la toile de jute, notamment. (Photo: Shutterstock)

Le sac en papier fait place aux alternatives textiles comme le coton ou la toile de jute, notamment. (Photo: Shutterstock)

Le papier n’échappe pas à l’inflation, et dans son sillage, ce matériau emporte d’autres prix à la hausse, comme ceux des emballages. Explications.

Ce n’est un secret pour personne: touche tous les segments de l’économie. Et malgré une production en hausse de près de 6% à 90,2 millions de tonnes en Europe l’an dernier, l’industrie papetière connaît des tensions marquées.

«Les hausses des prix peuvent aller de 47% à 90%, il ne se passe pas une semaine sans qu’au moins un fournisseur nous informe d’une hausse de prix», explique Olivier Dauvister, directeur chez Italux Emballages.

Le producteur fait face à une addition pimentée entre, d’une part, la flambée des prix des matériaux d’emballage comme le carton, qui peut monter jusqu’à 160%, combinée à celle des composants comme les colles (+70%) et les encres (+15%) – le tout dans un contexte inédit marqué par un redémarrage post-Covid prononcé, les confinements à répétition en Asie, l’arrêt des importations de bois depuis la Russie et l’Ukraine compte tenu du conflit armé et la grève depuis janvier chez UPM en Finlande, l’un des plus grands fabricants mondiaux de papier, d’étiquettes et d’emballages.

En tenant compte de la multiplication (entre trois et sept fois selon le type) des coûts de transport, ainsi que de la montée de ceux de l’énergie – environ 25% selon Italux –, l’addition monte considérablement.

Vers l’écoresponsabilité

«Je ne suis pas d’accord avec la phrase ‘Le bon emballage est celui qui n’existe pas’. Selon le produit, il n’est pas concevable de ne pas l’emballer. Pour rappel, l’emballage répond à quatre fonctions: la protection, le transport, la conservation et l’information», insiste Olivier Dauvister. Celui-ci observe une évolution de la demande de sa clientèle vers des solutions axées sur l’écoresponsabilité.

Ainsi, sur le segment des sachets en papier, la demande migre vers d’autres matières, comme le coton, la toile de jute, le bioplastique, ou encore le bambou. L’entreprise basée à Ehlerange dit s’être adaptée au contexte de flambée des prix sur sa grille de tarification, dont la validité a été réduite. «Nous avons essayé de compenser de notre côté pour ne pas étouffer le client», dit son directeur. Les tarifs des livraisons sont établis au prix du marché à la date de livraison, et la PME assure privilégier les circuits courts, de même qu’au niveau de ses partenaires, situés autant que possible en Europe.

Chez le distributeur d’emballages Evolupack, l’objectif affiché est aussi de réduire l’impact du contexte actuel sur les clients. «Nous augmentons nos volumes d’achats, nous faisons appel à des fournisseurs alternatifs, et nous tâchons de faire preuve de patience, car la situation semble partie pour durer encore un moment», admet sa responsable achat/vente, Sandrine Richard.

Outre cette flambée des prix, le secteur doit aussi composer avec la loi déchets, dont la mise en application graduelle prévue ces prochains mois devrait engendrer des changements pour les consommateurs et les commerçants, ce qui n’est pas sans  et comme la Flad, qui représente 90% de la distribution alimentaire au Luxembourg.