Les représentants des CFL et le ministre de la Mobilité François Bausch ont présenté l’état d’avancement du chantier d’extension de la gare de Luxembourg. (Photo: Maëlle Hamma/Maison Moderne)

Les représentants des CFL et le ministre de la Mobilité François Bausch ont présenté l’état d’avancement du chantier d’extension de la gare de Luxembourg. (Photo: Maëlle Hamma/Maison Moderne)

Le chantier d’extension de la gare de Luxembourg se poursuit. Face à des infrastructures inadaptées à un nombre de voyageurs qui ne cessent de croitre, les CFL ont lancé simultanément plusieurs travaux destinés à fluidifier le trafic, à minimiser les retards et les perturbations, et in fine à faire circuler davantage de trains. 

C’est un chantier d’envergure lancé en 2018 et qui se poursuit toujours. Ce mercredi 14 juin, les CFL et le ministre de la Mobilité et des Travaux publics  (déi Gréng) ont fait le point sur les travaux déjà réalisés et ceux toujours en cours. Qu’ils concernent les voies en elles-mêmes ou le confort des voyageurs, ils ont comme objectif la fluidification du trafic. 

Le directeur de la gestion des infrastructures des CFL, Henri Werdel, résume très bien les défis qui touchent cette gare centrale, qui voit circuler 90.000 voyageurs et plus de 1.000 trains chaque jour. «Nous avions deux problèmes majeurs: nous n’avions pas assez de voies à quai, et nous n’étions pas en mesure de dédier à chaque train des quais précis. Lorsqu’un train était en retard, ce retard se répercutait sur les autres trains».

Sans parler de la configuration d’un réseau en étoile qui provoque des goulots d’étranglement. C’est bien pour lutter contre ces difficultés et parvenir à un désenchevêtrement que le vaste chantier d’extension de la gare a été lancé en 2018.  

Des travaux toujours en cours

Des avancées ont été déjà réalisées et commencent à produire des effets selon les CFL. Parmi elles, la construction de deux quais supplémentaires et de quatre nouvelles voies à quai pour délester la gare, mais aussi la reconfiguration de la partie nord de la gare.

Conséquences de cela, les CFL évoquent trois fois moins de retards cumulés par semaine (21 minutes contre 62 minutes de retards cumulés sur une semaine) pour les trains Rodange – Troisvierges à l’entrée sud de la Gare de Luxembourg; et deux fois moins de retards cumulés par semaine pour les trains en provenance de Diekirch (6 minutes contre 16 minutes de retards cumulés sur une semaine) et de Wasserbillig (13 minutes contre 27 minutes de retards cumulés sur une semaine).

Certains travaux inclus dans ce vaste chantier sont toujours en cours, comme la construction d’une nouvelle ligne sur 7 km entre Luxembourg et Bettembourg. Les travaux sont lancés et devraient se terminer fin 2026, avant une mise en service partielle en 2027, «et un service commercial complet en 2028», précise le directeur général CFL, .

L’objectif étant de délester ce tronçon qui est le plus fréquenté du réseau, et de permettre de nouvelles capacités. À partir de 2028, ce sont huit trains par heure (hors TGV) qui pourraient circuler sur la ligne 90, celle du Sillon lorrain, en proie à des perturbations régulières.

Les CFL prévoient d’ailleurs une séparation complète de l’exploitation des lignes 90 et 60 (Luxembourg-Esch-Rodange). Les trains de la ligne 60 circuleront sur la ligne Luxembourg – Bettembourg existante, et ceux du sillon lorrain ainsi que le TGV sur la future nouvelle ligne. 

L’allongement des quais permettra d’augmenter le nombre de places assises de 50%, via la mise en service de trains plus longs (9 caisses)

Toujours dans un souci de fluidifier le trafic, un corridor (voies 9 et 10) est visé en gare de Luxembourg et des voies doivent être dédiées aux trains reliant le nord et le sud de la ville. Cela devrait permettre de limiter les croisements et donc de gagner en ponctualité. 

Le confort des voyageurs, tout aussi important 

Au-delà de la circulation des trains, les CFL visent aussi un meilleur confort pour les 90.000 voyageurs qui fréquentent chaque jour la gare. La nouvelle passerelle surplombant les voies et y permettant un accès facilité, notamment aux personnes à mobilité réduite, a ainsi été remplacée en 2021. Le souterrain nord a aussi été prolongé et mis en service dans sa nouvelle forme en 2021. De nouvelles toilettes doivent aussi être créées. 

Quant à la possibilité de créer un nouveau bâtiment voyageur côté Bonnevoie, comme déjà évoqué par le ministre François Bausch il y a quelques années, le projet est toujours en suspens. Le terrain dédié pour accueillir le potentiel futur bâtiment étant à ce jour en partie utilisé pour les travaux.