Mathieu Mondino est venu présenter la solution qu’utilise un des Big Four pour conserver une sauvegarde de ses données. Le géant français Carbonite et la luxembourgeoise Labgroup sont associés depuis une quinzaine d’années. (Photo: Paperjam)

Mathieu Mondino est venu présenter la solution qu’utilise un des Big Four pour conserver une sauvegarde de ses données. Le géant français Carbonite et la luxembourgeoise Labgroup sont associés depuis une quinzaine d’années. (Photo: Paperjam)

La loi sur l’archivage électronique – et probablement un peu l’affaire LuxLeaks – a amené depuis quatre ans un Big Four à protéger ses données avec la solution combinée Labgroup-Carbonite.

Qu’est-ce qui a amené un des Big Four à s’adresser à Labgroup pour réinventer la manière dont il gérait ses terabytes de données, stockées jusque-là sur des cassettes magnétiques, avec le double inconvénient de la lenteur d’une restauration en cas de besoin et de la place prise par le stockage?

«No comment», répond fermement le directeur des ventes de Labgroup, Micaël Weber, cette semaine, chez Silversquare, à l’occasion de la présentation de cette solution pendant la Semaine de la cybersécurité.

Les grincheux y verront les effets de LuxLeaks et de ces 2.669 documents confidentiels sortis le 13 octobre 2010 entre 18h48 et 19h17 – soit 92 documents à la minute – par un Antoine Deltour sur le départ de chez PwC.

Le back-up, une étape incontournable

Les joyeux préféreront remarquer que cela coïncide avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’archivage électronique, qui a dopé l’activité des fournisseurs de solutions comme Labgroup. Un tiers des 3.000 terabytes de données qui sont gérées par cette société relèvent du back-up.

«Le statut de PSF de Labgroup renforce encore plus la confiance des entreprises, du secteur financier en particulier», assure M. Weber. «Labgroup opère avec LuxConnect, où sont installés ses data centers – l’un à Bissen, l’autre à Bettembourg. Il y a donc toujours deux copies sur deux sites séparés.»

Avec un chiffre d’affaires qui dépasse les 10 millions d’euros pour 80 employés qui gèrent l’équivalent d’un milliard et demi de documents en A4, Labgroup est à l’aube d’une nouvelle époque avec son déménagement prévu l’an prochain à Steinfort, du côté luxembourgeois de cette zone où Ikea attire tous les regards.

Une solution «simple» en front-office

L’explosion des ransomwares depuis 2005 (GP Code, CryptoLocker en 2013, TeslaCrypt en 2015, Petya en 2016, Wannacry en 2017) et autres logiciels malveillants va amener de nombreuses organisations à revoir leur capacité à récupérer leurs données, rapidement, et sans qu’elles ne soient compromises. Surtout qu’après une période de relative clémence, les autorités de protection des données, comme la CNPD au Luxembourg, vont durcir le ton sur le RGPD.

«Après 2020, le business va être exponentiel», assure Mathieu Mondino, de Carbonite, qui raconte comme M6 a vu 75% de ses données cryptolockées après l’installation d’un ransomware venu d’une clé USB...

Le géant français et européen, avec ses 300 millions de chiffre d’affaires pour 1.000 employés, ses trois millions de clients et 1.000 petabytes de documents sous gestion, a customisé sa solution «protect server» avec un double centre de données de sauvegarde pour un double data center chez le Big Four, reliés deux par deux par un câble ethernet 10GE, capable de transmettre de 1.000 à 10.000Mbit/s.

Cryptage et flexibilité

De quoi réaliser jusqu’à 16 back-up par jour – un toutes les 90 minutes en moyenne –, qui vont aller chercher ce qui a changé sur les serveurs d’origine du Big Four. La solution de compression de Carbonite, plus sa clé d’encryptage, assurent des gains de place et une confidentialité totale.

Si le client perd sa clé, il ne pourra jamais récupérer ses données.

Mais le gros atout de la solution est sa simplicité d’utilisation. Ce que M. Mondino démontre en quelques minutes, devant la trentaine de professionnels qui assistent à l’événement. Une fois logué avec son adresse e-mail et son mot de passe, l’administrateur peut à la fois contrôler comment les documents du Big Four ont été archivés, si les sauvegardes ont bien eu lieu, mais aussi récupérer des documents en quelques clics. Ces derniers ne quittent pas le Luxembourg.

Tout est potentiellement tracé, jusqu’à ceux qui se connectent à chacun des documents. Et même si le sujet est sensible, théoriquement, cela permettrait de conserver les documents 10 ans comme prévu sans les avoir physiquement dans l’entreprise, même s’ils ne sont pas utiles au quotidien.

Plus question d’y avoir accès à chaque instant de manière désordonnée...