Entre les bus pour ceux qui montent à Thionville et les 50% de TER déjà équipés de l’ETCS, le ministre des Transports, François Bausch, minimise l’impact de l’interdiction de circulation des TER lorrains sur le sol luxembourgeois.  (Photo: Matic Zorman / Archives)

Entre les bus pour ceux qui montent à Thionville et les 50% de TER déjà équipés de l’ETCS, le ministre des Transports, François Bausch, minimise l’impact de l’interdiction de circulation des TER lorrains sur le sol luxembourgeois.  (Photo: Matic Zorman / Archives)

Mercredi matin, à la Chambre de commerce, en marge de la conférence sur la «smart mobility», le ministre des Transports, François Bausch, a posé un regard très nuancé sur les retards pris par la SNCF pour adapter les TER vers Luxembourg. Seul un TER sur deux sera bloqué à la frontière en janvier.

«Ça fait 10 à 15 ans qu’on en parle!», dit le ministre des Transports, François Bausch, dans son seul «éclat» de voix, à la sortie de son intervention lors de la conférence sur la «smart mobility» aux Pays-Bas et au Luxembourg. «Les CFL avaient annoncé qu’ils seraient prêts [à l’ETCS, la nouvelle norme de sécurité] fin 2015. La SNCF a omis d’investir, peut-être avec des réflexes protectionnistes, je ne sais pas, pour préserver son propre système.»

Ce qui n’a pas aidé est le refus par celui qui était alors le président socialiste de la Région, Jean-Pierre Masseret, de payer la facture d’adaptation de ces trains, estimée à une valeur allant de 12 à 15 millions d’euros. «Je comprends que l’actuel président, Jean Rottner, soit furieux de ce dossier laissé par ses prédécesseurs...», dit le ministre.

Bettembourg, l’accident qui change tout

En novembre 2015, explique-t-il, la SNCF demande un délai pour l’installation de ce nouveau système européen jusqu’à 2021. «Mais tout le monde devait l’avoir installé en 2019! Ce qui a changé notre position, ce sont les rapports de . Il y a clairement des points qui montrent que le réseau n’est pas prêt à accueillir une telle capacité de trains, ni à Bettembourg, ni à Luxembourg», dit le ministre.

Du coup, alors que les autorités avaient, dans un premier temps, dit oui à un délai jusqu’en 2021, le ministre revient à 2019. «Cela fait quand même deux ans plus tard que prévu, 2017 à l’origine», analyse-t-il.

«On est obligé de garder ce timing! Mais j’entends beaucoup de bêtises sur le sujet. D’abord, pour les gens qui montent à Thionville, cela ne change rien, ils pourront monter dans un bus. C’est toute la différence: l’anticipation va nous permettre d’organiser les transferts beaucoup mieux que pendant les grèves d’il y a trois ans! Ensuite, la SNCF nous a déjà dit que 50% des TER seraient équipés, et ceux-là pourront donc aller jusqu’au terminus. 20% sont en cours d’équipement, et les 30% restants ne seront pas prêts avant avril 2020.»

Quant à la question du fret, c’est probablement celle qui fâche le plus le ministre. «Le fret n’a pas de dérogation. Nous leur avions dit en même temps qu’à la SNCF. Mais il y a une différence: nous avons organisé une déviation du parcours vers Pétange et Esch. Ce qui fait du sens pour le fret n’en fait pas pour les passagers!»

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