Selon l’OCDE, dont les données semblent les plus proches de la réalité parmi celles disponibles sur le marché, on a travaillé en moyenne 1.382 heures en 2021 au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Selon l’OCDE, dont les données semblent les plus proches de la réalité parmi celles disponibles sur le marché, on a travaillé en moyenne 1.382 heures en 2021 au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg semble faire partie des pays où l’on travaille le plus, en s’intéressant uniquement aux salariés à temps plein et aux congés annuels. Mais la durée réelle diminue largement si on intègre les arrêts maladie, les congés parentaux ou encore le temps partiel. Explications.

Ce début d’année remet le débat de la réduction du temps de travail sur la table. Il avait été ouvert par le ministre du Travail,  (LSAP), qui dès février 2022 , avant de lancer . Mais dans son discours pour la Nouvelle année, le Premier ministre, (DP), s’est exprimé contre , préférant parler de flexibilisation et de décision à analyser cas par cas. Logiquement soutenu , (DP), lors de la présentation de ses voeux.

«Autant demander à une souris de négocier avec le chat», avait répliqué un peu cyniquement l’ancien ministre du Travail, (LSAP), dans une .

«Travailler moins d’heures» fait aussi partie des revendications de la Chambre des salariés (CSL), énoncées lors des vœux par sa présidente , qui est aussi celle de l’OGBL. , mettant en avant le manque de main-d’œuvre et le coût de la mesure.

Différents résultats pour différentes méthodologies

Au Luxembourg, la durée «normale» de travail s’élève à 40 heures par semaine. Elle peut varier grâce à des conventions sectorielles, des plans d’organisation du travail (POT) ou des horaires mobiles. C’est plus qu’en France (35 heures) et en Belgique (38 heures), mais moins qu’en Allemagne (48 heures).

Mais combien de temps travaille-t-on réellement?

1.791 heures par an selon cités par Dan Kersch. Contre 1.574 heures en Allemagne, 1.610 en France et 1.746 en Belgique. Pour arriver à ce total, l’institut a d’abord calculé la durée «réelle» de travail hebdomadaire, prenant en compte les spécificités sectorielles qui peuvent exister. Soit 39,8 heures pour le Luxembourg. Chiffre qu’il a multiplié par 52 semaines, avant de soustraire les congés payés annuels (26 jours) et les jours fériés (9).

Ne sont cependant pas retirés ceux tombant le dimanche, alors qu’ils sont rattrapés. Ni les congés de maladie, parentaux, le chômage partiel ou encore le temps partiel. À noter qu’Eurofound n’ajoute pas les heures supplémentaires.

En intégrant ces éléments à son propre calcul, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) trouve un résultat bien moins élevé, mais sans doute plus proche de la réalité: 1.382 heures en 2021 (et 1.420 en 2020). Ce qui fait cette fois du Luxembourg le troisième pays où on travaille le moins, sur les 45 analysés.

L’Allemagne arrive en dessous avec 1.349 heures, mais la France (1.490 heures) et la Belgique (1.493 heures) sont au-dessus, tout comme les 27 membres de l’Union européenne (UE) en moyenne (1.566 heures).

37.030.400 heures de maladie ou accident en 2021

Difficile cependant de comparer les pays prévient l’OCDE, car tous n’ont pas collecté leurs propres données de la même manière. Pour le Luxembourg, elles viennent de l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS). Celle-ci les récolte directement auprès des entreprises, qui déclarent mensuellement les heures prestées par leurs salariés au Centre commun de la sécurité sociale.

Pour cette raison, le détail des heures «non travaillées» (par rapport à ce qui aurait été le cas après une multiplication classique du nombre de semaines par la durée légale hebdomadaire), en raison de temps partiels ou de congés parentaux, ne peut être calculé.

En revanche, l’IGSS comptabilise 37.030.400 heures «non travaillées» sur toute l’année 2021 dans le privé, pour cause de maladie ou d’accident. Tous secteurs confondus, 5.028.200 heures ont «manqué» en raison de congés maternité, 2.412.800 pour des congés pour raisons familiales (2021 était encore marquée par le Covid), 2.266.200 pour des dispenses d’activité (par exemple, exclusion de certains horaires pour les femmes enceintes), 5.100 pour des congés d’accueil et 15.221.100 à cause du chômage partiel (toujours en période de Covid). À l’inverse, 11.409.200 heures supplémentaires ont été déclarées, même si toutes ne le sont pas et qu’il s’agit toujours d’une estimation.

Un temps de travail à la baisse

Ces données permettent en tout cas au Statec de constater une baisse du temps de travail au fil des années et de l’expliquer par «des journées de travail plus courtes» et «l’augmentation du nombre de jours de congés», liées au cadre légal.

compte par exemple 11.636 bénéficiaires de congé parental au 31 décembre 2021, contre 10.886 un an plus tôt et 4.025 en 2012,  depuis.

Le Statec relève également que «la proportion d’employés en » a triplé en 40 ans, pour arriver à 18,1% des résidents âgés de 15 à 64 ans en 2021. Sont cependant exclus de ce calcul les frontaliers.

Ira-t-on vers une baisse supplémentaire? Le débat semble ouvert, mais il devra intégrer d’autres éléments, dont l’équilibre entre vie privée et professionnelle ou encore l’attraction de talents.

En attendant, certaines entreprises ont déjà sauté le pas, . DG Group