En 2021, le Sidec a traité 6,557 millions de litres de déchets. Soit une moyenne de 49 litres par habitant pour la population concernée. (Photo: Shutterstock)

En 2021, le Sidec a traité 6,557 millions de litres de déchets. Soit une moyenne de 49 litres par habitant pour la population concernée. (Photo: Shutterstock)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs conteste vigoureusement la hausse de 60% du prix de la collecte des déchets adoptée ce 13 juillet et appliquée rétroactivement au 1er juillet par le Syndicat intercommunal pour la gestion des déchets. Une hausse «disproportionnée» et «inacceptable» pour l’ULC. Une hausse «inévitable due à l’inflation et à la hausse du prix de l’énergie» pour le Sidec.

Le Sidec (Syndicat intercommunal pour la gestion des déchets) est un syndicat intercommunal créé en 1972 afin de gérer les déchets des 45 communes des cantons de Diekirch, Mersch, Redange, Wiltz, Clervaux et Vianden ainsi que la commune de Beaufort. Soit une zone de près de 1.400 kilomètres carrés qui comptait 140.146 habitants en janvier 2023. Gestion qui recouvre la collecte, le transport et le traitement des dits déchets. Le Sidec exploite à ces fins des installations dans les localités de Diekirch-Fridhaff, Mersch, Angelsberg, Redange et Lentzweiler. Ce qui a un coût. Le syndicat annonce avoir fait des investissements à hauteur de 44 millions d’euros depuis sa création.

4,212 millions d’excédent pour le Sidec en 2021

À côté de ces investissements, il y a les coûts de fonctionnement. Pour l’exercice 2021 – derniers résultats connus –, le Sidec fait état de 18,9 millions d’euros de dépenses ordinaires. Neuf millions au titre des dépenses d’exploitation, 6,16 millions au titre de la collecte des déchets et 3,67 millions au titre des frais administratifs. Des frais ont presque doublé depuis 2017 où ils atteignaient 1,91 million d’euros.

Côté recettes ordinaires, elles ont atteint en 2021 23,108 millions, dont 11 millions en provenance des cotisations des communes membres et 11 millions de recettes «diverses» contre 975.000 euros l’année précédente. A priori de quoi couvrir les frais. De fait, toujours selon les chiffres du Sidec, depuis 2017 les recettes ont toujours couvert les dépenses à l’exception notable de 2020 où un déficit de 2,5 millions d’euros est observable.

Pour 2023 – chiffres non officiellement publiés –, le Sidec, selon l’ULC, «évoque 19 millions d’euros de dépenses pour environ 15 millions d’euros de recettes». Des chiffres qui tranchent avec ceux de 2021. Des chiffres non confirmés par le syndicat.

60% de hausse pour l’usager

Le Sidec ajoute en outre n’avoir pas augmenté ses tarifs «depuis 2015». Ce que conteste l’ULC par la voix de son président, Nico Hoffmann, pour qui le fait depuis 2020 de ne plus vider les poubelles que toutes les deux semaines contre une auparavant n’est rien d’autre qu’une hausse de prix déguisée.

L’ULC réclame par la voix de son président «une transparence en matière de structure des coûts, un contrôle indépendant, la traduction progressive des nouveaux tarifs ainsi que le remboursement des frais excessifs».

Le Sidec, quant à lui, campe sur ses positions et entend bien maintenir la hausse des tarifs décidée lors de l’assemblée générale du 20 novembre 2023 et approuvée par le comité syndical le 15 avril. Au terme de cette nouvelle tarification, la taxe annuelle pour une poubelle de déchets ménagers va de 137,60 euros contre 80 euros pour une poubelle de 60 litres à 531,20 euros contre 332 euros pour une poubelle de 360 litres. Soit une progression de la taxe qui peut aller jusqu’à 60%. De plus, à chaque vidage, il sera facturé 2,77 euros pour une poubelle de 60 litres et 10,69 euros pour une poubelle de 360 litres.

Contacté par la rédaction sur sa hausse des tarifs et sa situation financière, Le Sidec n’avait pas répondu à nos questions au moment de publier cet article.