Daniel Hussin: «L’histoire commune au niveau régional doit servir de pierre angulaire à notre développement contemporain.» (Photo: archives Paperjam Club/DR)

Daniel Hussin: «L’histoire commune au niveau régional doit servir de pierre angulaire à notre développement contemporain.» (Photo: archives Paperjam Club/DR)

Pour cet «été pas comme les autres», Paperjam a donné la parole à 10 personnalités luxembourgeoises engagées au niveau européen afin qu’elles livrent leur analyse des défis qui attendent l’Union européenne. Et les initiatives qui peuvent y contribuer. Cette semaine, c’est au tour de Daniel Hussin, président du Cercle européen Pierre Werner. 

Unis, on est plus forts. L’histoire européenne l’a déjà largement démontré. Et le futur le fera sans doute aussi. L’initiative de la Commission de fédérer les États membres qui le souhaitent pour l’achat d’un vaccin contre le Covid-19 le démontre encore. Mais l’Europe peut et doit aussi se construire au niveau régional. C’est une conviction du Cercle européen Pierre Werner.

Le «Grand Luxembourg» au sein de la Grande Région, inscrite elle-même au cœur de l’Europe, est un espace de plus de 200.000 frontaliers aux liens forts, et anciens. Le traité d’Union économique belgo-luxembourgeoise fêtera ses 100 ans en 2021.

Ce «Grand Luxembourg» doit être valorisé comme tel, à partir du Grand-Duché de Luxembourg, de la province de Luxembourg et de la Communauté germanophone en Belgique. Et ensuite, l’extrême nord de la Lorraine en France et les régions de Trèves et de Bitburg (Eifel) en Allemagne. C’est une de nos tâches.

Toute cette zone est aujourd’hui «la banlieue de Luxembourg-ville», un espace où doit être maintenue, même en temps de crise sanitaire, la liberté de circuler.

Pourquoi ce territoire, dont l’organisation doit se poursuivre et se développer, est-il particulier?

Une histoire commune

Tout d’abord parce que l’histoire et la géographie sont intimement liées depuis des siècles. Ensuite parce que la vie économique et sociale impacte la gestion du territoire et les communes.

De longue date, les communes frontalières belges et luxembourgeoises ont donc développé entre elles des collaborations étroites et fructueuses. Des réunions menées par notre Cercle en 2019 entre les communes des deux côtés de la frontière ont fait apparaître l’utilité d’une structure juridique comme un Groupement Benelux de coopération territoriale. Alain de Muyser, secrétaire général du Benelux, en a présenté, lors d’un colloque, les différentes facettes. Notre Cercle appuiera toute initiative dans ce sens pour une action régionale, et non plus locale.

L’histoire commune au niveau régional doit servir de pierre angulaire à notre développement contemporain. Et ensuite servir d’exemple à d’autres, pourquoi pas.