Nicolas Legay et Aurélien Dobbels, Co-Founders Cocoonut. Cocoonut

Nicolas Legay et Aurélien Dobbels, Co-Founders Cocoonut. Cocoonut

Au regard de l’histoire de l’immobilier, le coliving est une matière jeune. Ce type d’habitat devrait toutefois atteindre son niveau de maturité d’ici 5 à 10 ans. Cette tendance qui mise sur le partage de ressources est donc amenée à s’accélérer pour répondre aux divers défis sociétaux rencontrés par le pays.

Pénurie de logements, augmentation des loyers plus rapide que le niveau des salaires ou encore recul de l’âge du mariage causant une hausse du nombre de célibataires et accentuant le sentiment de solitude sont autant de défis sociétaux observés aujourd’hui.

Le partage, une tendance renforcée

Dans ce contexte, une tendance de plus en plus forte est constatée: celle du partage. En témoignent des pratiques comme le coworking ou le covoiturage. «Nous voyons que dans des situations tendues, comme celle que nous connaissons, l’humain a toujours été capable de s’adapter et de se tourner vers le partage. C’est presque un réflexe», déclare Nicolas Legay, cofondateur de Cocoonut.

En 2030, la terre comptera 1,2 milliard d’habitants supplémentaires. 70% de la population mondiale sera alors urbaine et un tiers des individus se trouveront dans une situation de coliving au sens large, avec des ressources partagées: voitures, moyens de transport ou espaces tiers. L’habitat n’échappe pas à cette tendance. «Une étude menée auprès de 170.000 répondants montre que l’argument principal pour vivre en coliving est de se sociabiliser, loin devant le côté pratique ou le coût. Le Covid a amplifié ce besoin et renforcé le modèle de coliving. Nous tournons autour d’un taux d’occupation moyen de 98%.»

L’objectif de ce nouveau mode d’habitat est de partager les ressources qui font sens, comme la cuisine, le séjour, la salle à manger, la salle de sport ou encore des services comme internet et le ménage, tout en conservant une intimité et des espaces privatifs: la chambre, mais aussi la salle de bains et les WC dans la mesure du possible. «L’idée est donc de s’assurer qu’on dispose de zones privatives et d’offrir des espaces partagés et un ensemble de services clés en main.»  

Une formule gagnante

Cette formule «win-win-win» est donc avantageuse pour les locataires, les propriétaires/investisseurs ainsi que pour les villes. Pour les premiers, il s’agit d’accéder à un logement avec des espaces partagés et divers services inclus dans le loyer ainsi qu’à une communauté, ce qui permet de lutter contre la solitude. «Le coliving offre de la praticité et de la flexibilité: tout est meublé. Le locataire peut arriver et poser ses valises. Contrairement à du résidentiel classique, il peut partir quand il le souhaite. Il n’est pas engagé avec un bail.» Pour les propriétaires et investisseurs, l’objectif est de dégager une marge supérieure. Enfin, pour les villes, le but du coliving est d’être une solution à la pénurie de logements et de s’inscrire dans la politique d’urbanisation des communes.

Garantir une expérience unique aux utilisateurs

Cocoonut, créée en 2020, a fait du coliving sa spécialité. «Quand nous regardons aujourd’hui le paysage immobilier, nous observons beaucoup d’acteurs (architectes, promoteurs, constructeurs) concentrés sur une partie d’un projet, mais aucune entité garante de l’expérience utilisateur. Ce qui est important pour nous est de veiller au bien-être des occupants et utilisateurs. Nous intervenons donc à chaque étape du projet.» Outre le design, Cocoonut veille également à la technologie: serrures connectées, domotique et simplification du parcours utilisateur (de la réservation aux contacts avec la communauté, en passant par les paiements et déclarations d’incidents).

La start-up souhaite également se connecter au maximum avec le paysage et les projets urbains. Elle travaille dans ce but sur un programme permettant de reconnecter les habitants avec leur quartier, les commerces, avec un focus sur les usages partagés. «Il s’agit d’un programme de construction d’un nouveau quartier qui sortira de terre à la frontière et misant sur la mixité et le partage, avec des vélos et voitures partagés, des salles de coworking, et bien évidemment, du coliving.»

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