Vincent Bechet: «Plus de flexibilité, plus de sociabilité et moins de contraintes ou de démarches administratives, voilà ce que proposent aujourd’hui les espaces de co-living.» (Photo: Vincent Flamion Photography)

Vincent Bechet: «Plus de flexibilité, plus de sociabilité et moins de contraintes ou de démarches administratives, voilà ce que proposent aujourd’hui les espaces de co-living.» (Photo: Vincent Flamion Photography)

En amont de l’événement 10x6 Architecture: Co-living & Co-working organisé par le Paperjam Club le mercredi 24 juin à l’Abbaye de Neumünster et rediffusé en livestream, l’un des intervenants, Vincent Bechet (Inowai), partage sa vision du co-living.

Quelle est votre vision du co-living à Luxembourg?

. – «La crise sanitaire, et in fine économique et sociétale, que nous vivons a été un révélateur, voire un amplificateur, de problématiques déjà existantes dans notre pays, comme celle du logement. Nos modes de vie ont été bouleversés, faisant émerger de nouveaux besoins, mais aussi des solutions alternatives aux logements traditionnels. Ainsi, pour les personnes qui ont vu leurs revenus diminuer à cause de la crise, par exemple, ou qui ont souffert de l’isolement imposé par le confinement, partager son espace de vie pourrait être une solution économique et sociale envisageable. Le co-living pourrait aussi être une réponse possible à cette crise du logement.

Mais en réalité, il n’est pas un phénomène nouveau et existe depuis plusieurs années déjà. Plus connu sous le nom de «colocation», il a souvent été à l’initiative de privés, principalement pour des raisons économiques. Au Luxembourg, ce concept s’est récemment développé avec la crise du logement, elle-même accentuée par l’attractivité économique du pays qui séduit de plus en plus de jeunes travailleurs, préférant la formule flexible et plus abordable du co-living pour être proches de leur lieu de travail, plutôt que d’assumer seul le loyer d’un studio en périphérie ou aux frontières. Plus de flexibilité, plus de sociabilité et moins de contraintes ou de démarches administratives, voilà ce que proposent aujourd’hui les espaces de co-living.

Qu’observez-vous du développement du co-living au Grand-Duché? 

«Le marché immobilier est tendu au Luxembourg, notamment le résidentiel. Trouver un logement peut s’avérer difficile, l’offre ne suivant pas toujours la demande. C’est pourquoi de plus en plus de personnes se tournent vers les habitations partagées, non seulement parce qu’elles permettent de réduire certaines charges locatives, mais aussi d’accéder à des prestations de services à la carte et des espaces communs qui ne sont pas financièrement accessibles ou disponibles dans un appartement individuel de type studio, comme un lieu de co-working, une salle de cinéma ou encore des événements sociaux, par exemple.

Les promoteurs et investisseurs s’intéressent aussi aujourd’hui au co-living, véritable levier de rentabilité, dans la mesure où ils constatent un intérêt des collectivités à répondre favorablement à cette demande croissante. Dans ce contexte, le co-living s’est organisé et structuré et il est même encadré par une législation dédiée, relative aux aspects techniques, normatifs et de sécurité.

Le co-living est-il une alternative viable et pérenne au Grand-Duché?

«Dans un pays aussi dynamique que le Luxembourg, où les contrats temporaires et les séjours transitoires sont fréquents, les espaces de vie et de travail flexible présentent des intérêts certains. Bien qu’il s’agisse souvent de situations provisoires, qui évoluent avec les changements de situation familiale ou financière, les mouvements de population propres au Grand-Duché font du co-living une réelle opportunité. Plus qu’une simple tendance, il s’agit d’un type de bien immobilier à part entière, qui cherche à s’adapter aux nouveaux modes de vie et à la mobilité des occupants et qui séduit donc de plus en plus. Des start-up comme Cocoonut l’ont bien compris et se sont spécialisées dans ces produits.»

Vous pouvez vous inscrire  à l’événement 10x6 Architecture: Co-living & Co-working.