Nicolas Legay, Cofondateur, Cocoonut, Jean-Nicolas Montrieux, Partner et Managing Director, INOWAI et Aurélien Dobbels, Cofondateur, Cocoonut (Montage: Maison Moderne)

Nicolas Legay, Cofondateur, Cocoonut, Jean-Nicolas Montrieux, Partner et Managing Director, INOWAI et Aurélien Dobbels, Cofondateur, Cocoonut (Montage: Maison Moderne)

Dans un marché où l’accès au logement demeure compliqué, l’intérêt pour la colocation et plus particulièrement le co-living croît considérablement. La formule doit permettre de soutenir l’offre à l’échelle du marché, pour peu que l’on puisse établir un cadre propice à son développement. 

Cocoonut est l’un des rares opérateurs du co-living au Luxembourg. Cette start-up, made in Luxembourg, soutenue par l’acteur immobilier INOWAI, est née de l’idée de professionnaliser la colocation, en proposant à ses utilisateurs une expérience enrichie associée à l’occupation d’une chambre et d’espaces communs leur permettant de se loger au Luxembourg. « Si la colocation s’est développée au Luxembourg, pays qui a le deuxième taux d’immigration le plus important en Europe, cela s’est souvent fait au profit des propriétaires, dans des conditions parfois peu favorables aux occupants, commente Aurélien Dobbels, co-fondateur avec Nicolas Legay de Cocoonut. Nous avons souhaité proposer une autre approche, avec une conception respectueuse de l’occupant comme de la législation existante. Nous avons donc développé des produits premium, qui se distinguent par le design, le confort, un ensemble de services à valeur ajoutée et une dimension sociale importante. L’offre se veut aussi innovante, avec l’intégration de solutions technologiques au service des interactions entre nous, opérateurs, et les utilisateurs. »

Faciliter une nouvelle installation

À travers le concept de co-living, des utilisateurs peuvent se loger facilement, profitant d’une grande flexibilité associée à la gestion du bail et d’un haut niveau de confort, sans avoir à se soucier des démarches administratives liées à la location d’un bien. Les chambres proposées sont meublées, confortables, connectées. Les démarches administratives peuvent être facilitées par l’opérateur de co-living. Il profite directement d’un espace où habiter, travailler, sociabiliser. « La plupart de nos clients viennent des quatre coins du monde, ont une connaissance limitée de Luxembourg et n’ont pas de familles ou de proches sur place, explique Nicolas Legay. Nous sommes là pour leur faciliter la vie, accompagner leur installation dans le pays. »

L’offre de co-living, comme le conçoit Cocoonut, répond particulièrement bien aux besoins des nombreux expatriés qui rejoignent Luxembourg pour une période plus ou moins longue. Le concept, toutefois, s’adresse à une grande variété de publics. « De manière générale, cette offre est adaptée pour des personnes se retrouvant en situation de transition à un moment de leur vie. On peut évoquer les jeunes qui quittent le foyer familial, ceux qui arrivent à Luxembourg ou qui doivent retrouver un logement suite à une séparation…, commente Jean-Nicolas Montrieux, Partner et Managing Director d’INOWAI. À travers cette formule, ils accèdent à un logement confortable, leur permettant de faire de nouvelles rencontres, de prendre un nouveau départ. »

Living as a service

Le développement du co-living, toutefois, est encore timide au Luxembourg. Pourtant, le concept constitue une piste intéressante pour répondre à une situation du marché particulièrement tendue, où l’offre en logements est considérée comme largement insuffisante. « L’accès au logement est actuellement compliqué au Luxembourg, commente Nicolas Legay. Le co-living, d’une certaine manière, vient répondre à cet enjeu. L’attrait peut être économique, mais pas seulement. Il s’agit plutôt de soutenir un autre rapport à l’immobilier, plus orienté vers l’usage ou le service que la propriété. Le positionnement « prix » de nos chambres, si l’on considère l’ensemble des services associés, n’est pas forcément plus cher que si vous deviez louer un bien vous-même, le meubler, payer l’ensemble des services associés, comme les assurances ou la connexion Internet. Les mensualités payées par nos utilisateurs évoluent de 1450 à 1775 euros. » À travers la formule, les utilisateurs paient pour la flexibilité, l’ensemble des services intégrés, le confort, la facilité d’accès à leur logement. Et l’offre séduit, comme en témoigne la file d’attente qui s’allonge d'environ 500 candidats par mois.

Clarifier le cadre

« Le co-living répond à un réel besoin exprimé sur le marché et est un levier d’augmentation de l’offre en logements au Luxembourg. Toutefois, on constate encore de nombreux freins à son développement », commente Jean-Nicolas Montrieux. Parmi eux, on peut évoquer une réglementation insuffisamment claire. Jusqu’à présent, les textes dont les dernières versions remontent à 2019, veillent à garantir des conditions de sécurité et de salubrité, pour lutter contre des pratiques peu scrupuleuses de marchands de sommeil. « Il y a un réel intérêt à aller plus loin, au départ d’une définition plus précise du concept, l’établissement d’un cadre et de standards de qualité et de confort, poursuit le Managing Director d’INOWAI. Cela contribuerait à faciliter le développement d’une offre gérée par des opérateurs professionnels, évoluant dans un cadre clair, intégrant un ensemble de services. Au-delà, il serait intéressant, au niveau de projets de développement, de définir des zones d’accueil pour ces espaces de co-living. »

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