Pas à pas, Coinhouse, dont le CEO est Nicolas Louvet, travaille sur chaque dynamique d’une banque privée spécialisée dans les cryptos. La législation luxembourgeoise lui permet de devenir dépositaire de cryptos pour les fonds d’investissement. (Photo: Coinhouse)

Pas à pas, Coinhouse, dont le CEO est Nicolas Louvet, travaille sur chaque dynamique d’une banque privée spécialisée dans les cryptos. La législation luxembourgeoise lui permet de devenir dépositaire de cryptos pour les fonds d’investissement. (Photo: Coinhouse)

Info Paperjam. – Née en 2015 pour acheter et vendre des cryptomonnaies, la française Coinhouse continue d’avancer dans son projet de devenir la première cryptobanque (privée) européenne. Fin décembre, elle a obtenu sa deuxième licence en Europe, de la CSSF, pour développer ses activités au Luxembourg.

Plus rien ne s’oppose à ce que Coinhouse déploie son activité au Luxembourg: le 28 décembre, la Commission de surveillance du secteur financier a donné à la fintech de Nicolas Louvet et à sa société sœur Coinhouse Custody les cinquième et sixième licences de prestataires de services d’assets virtuels, après celles données à Bitflyer, Swissquote, PayPal et Bitstamp.

En attendant que les autorités européennes se mettent d’accord sur les 168 pages de leur législation sur les marchés financiers en produits crypto – a priori d’ici la fin de l’année, avant une transposition dans les deux ans –, les fintech n’ont d’autre choix que de regarder les spécificités de la législation de chaque pays et de décider où tenter d’obtenir une licence pour déployer leurs activités.

La première fintech française à avoir obtenu le statut de PSAN de l’Autorité des marchés financiers, en France, en mars 2020, ne s’en cache pas: le Luxembourg est un pays dans le viseur à plus d’un titre.

Gestion pilotée et livret d’épargne en cryptos

«Le Luxembourg est un pays très intéressant pour nous», explique le CEO de Coinhouse, Nicolas Louvet, «d’abord pour sa connexion aux places financières, mais aussi pour la présence de nombreux family offices, et donc potentiellement de grandes fortunes, ou encore pour la présence des fonctions associées à la gestion des fonds d’investissement. Cette licence nous permet d’établir un point de présence, à deux ou trois personnes, et d’entamer le démarchage de clients potentiels.»

Car Coinhouse, avec ses 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, «multipliés par un peu plus de six en un an», selon son CEO, et ses 70 salariés, n’est pas un «exchange», pas un endroit où les internautes viennent pour acheter 20 euros de bitcoin. S’il y en a, au milieu de ses 500.000 clients, ils ne sont pas au cœur de la stratégie de la jeune entreprise.

D’abord, insiste M. Louvet, «chaque client est accompagné, à l’instar de ce qui se pratique dans une banque privée». Le terme n’est pas jeté par hasard. En fin d’année, Coinhouse a lancé deux produits innovants, «un mandat de gestion pilotée» et un livret d’épargne rémunéré qui promet jusqu’à 6% de rendement par an.

Le premier, dont le ticket d’entrée s’élève à 15.000 euros, permet de confier la gestion de son portefeuille crypto selon trois profils, à l’instar de ce qui se pratique avec les ETF: défensif, avec 25% de bitcoin et 75% d’USDC ou d’USDT (stable coins indexés sur le dollar); équilibré (50-50); et offensif (75-25).

Dépositaire de cryptos pour les fonds

Le second s’appuie sur trois stable coins (USDC, USDT et EUR-L, le premier stable coin européen disponible en exclusivité sur Coinhouse) pour garantir un rendement de 6% par an. Là encore, un ticket d’entrée existe, qui est descendu récemment de 50.000USDT à 20.000USDT (soit 17.641 euros au taux de change de ce lundi matin, donné à titre purement indicatif, ndlr).

Mais le volet qui explique le déploiement de la société au Luxembourg, où elle est enregistrée depuis novembre 2020 au Registre du commerce, est la législation qui lui permet d’être un dépositaire de cryptos pour les fonds d’investissement. «Notre filiale, Coinhouse Custody, a l’État français comme client, ou encore les ICO de certains éditeurs de jeux vidéo, et nous discutons avec d’autres partenaires. C’est comme un coffre-fort sécurisé, à froid, avec une culture des métiers de dépositaire» que peuvent rechercher les fonds d’investissement.

S’il n’en parle pas encore, les médias bruissent déjà des prochains projets de la fintech française domiciliée à la Lhoft, notamment de sa volonté d’aller vers le paiement.