Dans une série de quatre articles, Claus Mansfeldt, qui dirige Swancap au Luxembourg, évoque l’accès aux fonds d’acquisition par emprunt de premier plan, l’utilisation stratégique des fonds secondaires et des co-investissements, ainsi que les risques dans le secteur du capital-investissement. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Dans une série de quatre articles, Claus Mansfeldt, qui dirige Swancap au Luxembourg, évoque l’accès aux fonds d’acquisition par emprunt de premier plan, l’utilisation stratégique des fonds secondaires et des co-investissements, ainsi que les risques dans le secteur du capital-investissement. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Dans le deuxième volet d’une série de quatre articles, Paperjam a interviewé Claus Mansfeldt, une figure bien connue de la scène luxembourgeoise du capital-investissement, pour discuter des principales caractéristiques des co-investissements et de leur pertinence dans un portefeuille d’investissements alternatifs.

, président de Swancap Luxembourg et président de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA), a dit lors d’une interview en août 2024: «L’opportunité des co-investissements est que nous pouvons capturer un certain potentiel de hausse par rapport à ce qui est disponible dans le fonds de fonds plus large.»

Étant donné que l’équipe d’investissement de Swancap se voit présenter une centaine d’opérations par an, mais qu’elle n’investit que dans une dizaine d’opérations chaque année, elle pense pouvoir retenir les meilleures opportunités après avoir assisté les partenaires généraux et examiné la due diligence des cabinets juridiques et des banques, ainsi que les recherches des sociétés de conseil en gestion telles que McKinsey.

Les dirigeants relâchent la pression car ils ont connu suffisamment de succès et ne ressentent plus la même urgence à produire à nouveau.
Claus Mansfeldt

Claus MansfeldtprésidentSwancap Luxembourg & LPEA

M. Mansfeldt estime que ces circonstances permettent à Swancap d’apporter une valeur ajoutée significative aux investisseurs institutionnels, car ces derniers disposent rarement d’une équipe dédiée à l’analyse des «full-blown LBO».

En outre, il pense que très peu d’investisseurs institutionnels sont désireux de «jeter beaucoup d’argent supplémentaire dans une opération [de co-investissement]». Selon lui, ils préféreraient investir uniquement dans les fonds de KKR ou de Carlyle et éviter ainsi les tracas supplémentaires. M. Mansfeldt a également affirmé que Swancap pouvait les convaincre d’investir dans ses fonds afin de bénéficier d’un rendement supplémentaire potentiel.

Une plus grande surveillance des GP

Les co-investissements jouent également un rôle sous-estimé. M. Mansfeldt a expliqué que l’un des risques liés à l’investissement dans des fonds primaires est que «les dirigeants lâchent la pédale d’accélérateur car ils ont eu suffisamment de succès et ne ressentent plus la même urgence à produire à nouveau». L’interaction personnelle avec les commandités lors d’un co-investissement peut mettre la puce à l’oreille, mais elle permet aussi à Swancap de savoir si un commandité nourrit une nouvelle génération de négociateurs et d’analystes motivés.

L’écosystème que Swancap a développé (l’investissement dans les rachats d’entreprises par le biais d’investissements primaires, secondaires et de co-investissements) lui permet de réaliser des synergies, car un véhicule d’investissement fournit – parfois de manière inattendue – des informations sur un autre véhicule. Par exemple, lorsqu’un fonds ou une société devient disponible sur le marché secondaire, l’approche globale de Swancap lui permet de réagir rapidement à une opportunité, car elle n’a pas à repartir de zéro.

Améliorer le rendement en réduisant les frais

En raison des restrictions en matière de gestion des risques, certains grands fonds de buyout ne peuvent pas investir au-delà d’un certain seuil, ce qui rend impossible la réalisation de transactions sans que certains volontaires ne soient prêts à mettre un peu plus d’argent sur la table. Pour couronner le tout, les généralistes peuvent proposer de co-investir dans une opération et ne factureront pas au co-investisseur les frais de gestion ni l’intérêt passif sur cette partie de l’opération. Les fonds de Swancap peuvent alors augmenter le TRI de leur fonds multi-stratégies en épargnant à l’investisseur les «two and 20 fees».

La sélection est essentielle. «C’est un peu comme les économies d’impôts. Vous savez, vous ne pouvez pas vraiment profiter des économies d’impôts si vous ne faites pas de bénéfices en premier lieu», a plaisanté M. Mansfeldt.