Amazon a son siège européen au Luxembourg. C’est pour cela que la CNPD était chef de file de ce dossier. (Photo: Shutterstock)

Amazon a son siège européen au Luxembourg. C’est pour cela que la CNPD était chef de file de ce dossier. (Photo: Shutterstock)

Trois ans après avoir été saisie par différents acteurs, la CNPD a infligé une amende record de 746 millions d’euros à Amazon, deux fois plus que le draft qui a circulé en juin. Une amende déjà contestée par le géant américain, qui a rendu des résultats trimestriels records cette semaine.

Cela fait plus de trois ans, depuis le 28 mai 2018 et l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données (RGPD), que différents acteurs de la vie privée avaient saisi les autorités, accusant Amazon d’avoir illégalement collecté et utilisé les données de ses utilisateurs.

Début juin, le Wall Street Journal avait évoqué un draft de l’amende de 350 millions d’euros. Selon une information révélée par Bloomberg, le montant de l’amende se monte finalement à 746 millions d’euros, l’amende la plus élevée jamais infligée à un géant de la technologie en Europe.

Comme Amazon a son siège européen au Luxembourg, c’est à la Commission nationale pour la protection des données (CNPD) qu’est revenue la tâche de gérer le dossier, comme le prévoit le RGPD.

Dans une première prise de position, Amazon indique qu’elle fera appel. «Protéger les informations de nos clients et leur confiance sont des priorités absolues pour Amazon. Il n’y a eu aucune fuite de données, et aucune donnée client n’a été exposée à un quelconque tiers. Ces faits sont incontestés. Nous sommes en profond désaccord avec la décision de la CNPD et comptons faire appel de celle-ci. La décision, relative à la manière dont nous présentons aux clients des publicités pertinentes, repose sur des interprétations subjectives et non éprouvées de la réglementation européenne sur la protection des données privées. L’amende proposée est totalement disproportionnée, y compris dans le cadre de cette interprétation», a commenté un porte-parole d’Amazon dans un communiqué. 

La décision repose sur des interprétations subjectives et non vérifiées de la législation européenne, regrette aussi le groupe, qui souligne qu’il a collaboré à tous les stades de l’enquête. Rappelons que la durée de l’enquête a valu de nombreuses critiques au Luxembourg et à la CNPD, soupçonnée de traîner des pieds pour ne pas avoir à punir le géant. L’enquête est complexe et consiste en partie en des échanges entre la société mise en cause et l’autorité luxembourgeoise, ce qui peut prendre du temps.