Frédéric Feyten, managing partner, et Bénédicte Balbeur, responsable des ressources humaines.  (Photos: CMS Luxembourg. Photomontage: Maison Moderne)

Frédéric Feyten, managing partner, et Bénédicte Balbeur, responsable des ressources humaines.  (Photos: CMS Luxembourg. Photomontage: Maison Moderne)

La croissance du cabinet d’avocats CMS dans le monde a des répercussions directes au Luxembourg. Conséquence, ses équipes locales ont plus que doublé en taille, et cela en seulement quelques mois. L’ambition est de compter 160 employés, dont 120 avocats, dans deux à trois ans.

Passer d’une trentaine de salariés fin 2019 à 80 aujourd’hui, tout en doublant son chiffre d’affaires (non communiqué)… Voilà le bilan que CMS Luxembourg met en avant, et a réalisé en quelques mois. Pourtant, le cabinet d’avocats international est implanté au Luxembourg depuis 2011. «Au début, il n’employait qu’une dizaine d’avocats», raconte , managing partner depuis 2020. «Il a ensuite connu une croissance organique jusqu’à fin 2019.» Qui s’est accélérée de manière soudaine.

En cause: «Plusieurs facteurs. D’un côté il y a eu le développement de CMS comme cabinet, passé de l’échelle européenne à mondiale, et donc avec un renforcement de la marque. De l’autre, au Royaume-Uni, la fusion avec d’autres cabinets, Nabarro et Olswang, lui a donné une nouvelle ampleur, avec 1.500 personnes employées. Enfin, un événement comme le Brexit a eu pour effet une croissance des demandes dans le domaine des fonds d’investissement au Luxembourg.» Ce sont principalement des dossiers d’autres pays qui arrivent au Grand-Duché à travers le réseau.

Un défi humain

Le Covid-19 n’a donc pas eu d’impact négatif sur l’activité du cabinet. «Pour nous, la crise a plutôt été un défi au niveau humain», comme le recrutement, mais aussi l’intégration à distance des 25 personnes qui sont arrivées dans une période de télétravail total. Pour y arriver au mieux, «nous avons organisé des petits déjeuners virtuels pour que les gens se rencontrent en dehors du contexte professionnel, des team building virtuels et, si le temps nous le permet, nous prévoyons un sport challenge par équipe», raconte Bénédicte Balbeur, responsable des ressources humaines. «Tout cela fait que l’intégration s’est très bien passée, et que les gens qui étaient chez CMS sont restés. Quelque chose d’important pour nous était de limiter le turnover.»

Car le personnel constitue une ressource essentielle pour le cabinet. «Nous allons perdre des opportunités que le réseau nous offre si nous ne savons pas répondre aux demandes à temps», explique Frédéric Feyten. Pour l’avenir, l’entreprise misera donc toujours sur le bien-être des salariés en «proposant des plans de carrière actifs», ou encore, pour ceux qui le souhaitent, une part de télétravail et des horaires flexibles. Aujourd’hui, les équipes alternent comme elles le souhaitent entre bureau et domicile. Le choix est aussi laissé aux avocats en ce qui concerne le statut de salarié ou d’indépendant.

+30% en 2021

Si les fonds d’investissement sont «le produit du moment» et représentent le plus important département, qui réalise 25% du chiffre d’affaires du cabinet, «cela ne va pas rester comme cela», prédit-il également. «Les autres départements sont occupés à grandir. Quand vous créez un fonds d’investissement, vous avez aussi besoin de droit des sociétés, de l’aspect taxes…» Le cabinet compte toujours se focaliser sur ses «business» principaux que sont les fonds d’investissement, la banque/finance et les taxes, tout en en développant de nouveaux comme les contentieux et les marchés de capitaux, pour lesquels la demande croît aussi, sans lien avec la crise. Il continuera également de développer les contacts avec son réseau tout en investissant dans sa visibilité sur le marché local.

Frédéric Feyten imagine donc, d’ici deux ou trois ans, être entouré d’une équipe de 160 personnes, dont 120 avocats. Et mise sur une croissance de 30% de son chiffre d’affaires en 2021.

Pour accompagner cette croissance, «nous sommes en train de rechercher d’autres bureaux». Dans l’idéal, plus de 2.500m2, toujours en location. Les 1.000m2 de la rue Goethe à Luxembourg-ville ne suffisant pas, le cabinet a déjà pris en occupation de nouveaux espaces un peu plus loin, depuis septembre 2020. Il veut maintenant réunir ses équipes sur un même site et faire de la place pour les futures recrues. «Nous réfléchissons à différents modules», indique le managing partner, comme des bureaux flexibles. Un sondage a été envoyé aux salariés, pour les impliquer dans ces futures décisions.