La révolution du cloud profite aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité (Photo : Capital Group)

La révolution du cloud profite aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité (Photo : Capital Group)

La révolution du cloud profite aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. « Dans ce domaine, les opportunités d’investissement semblent inépuisables », constate Christophe Braun, Investment specialist chez Capital Group à Luxembourg, évoquant aussi bien les facilitateurs technologiques, les fournisseurs de solutions que les entreprises directement bénéficiaires de la technologie du cloud.

En matière de transformation cloud, Amazon et Microsoft sont souvent cités, car ces sociétés ont révolutionné leurs modèles économiques pour proposer leurs propres services « dans le nuage ». D’après les estimations de Synergy Research Group, Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure détiennent respectivement un tiers et un cinquième de ce marché mondial lucratif. AWS génère près de la moitié de la marge d’exploitation d’Amazon, tandis que le chiffre d’affaires des services cloud de Microsoft dépasse aujourd’hui celui de sa suite bureautique Office.

« Le cloud computing a transformé le monde de l’entreprise ces 10 dernières années. Pourtant, nous sommes encore bien loin de la fin de son cycle de croissance. » Au départ, les entreprises ont surtout trouvé en lui un outil économique et évolutif permettant à leurs collaborateurs de stocker et de partager des fichiers. Mais cette technologie recèle un potentiel bien plus grand que le simple fait de pouvoir accéder à un serveur distant.

Comme Christophe Braun l’explique, « Le cloud permet d’analyser les données et de générer des connaissances en temps réel et de manière globale », car les données peuvent être intégrées plus facilement, de manière plus fiable et avec une latence réduite. Grâce au cloud, le « machine learning », l’intelligence artificielle ou l’internet des objets peuvent fournir leur plein potentiel.

Le cloud sert également de fondement à la quatrième révolution industrielle, qui réunira les domaines de compétence physiques, numériques et biologiques, et repoussera les limites de l’automatisation dite "basique” telle qu’on la connaît aujourd’hui. Pour les investisseurs, Christophe Braun a identifié trois grandes catégories d’entreprises susceptibles de bénéficier de l’essor de cette technologie.

Les facilitateurs technologiques

En matière de cloud, les fabricants de composants matériels sont les facilitateurs par excellence. D’après Christophe Braun, « Les semi-conducteurs seront omniprésents », principalement dans les ordinateurs et les appareils mobiles, mais aussi dans les voitures, l’électronique grand public, l’industrie et pour les services publics. Si l’on en croit les prévisions de Fortune Business Insights, le secteur des semi-conducteurs croîtra de 8 % par an en moyenne entre 2021 et 2028. De plus en plus, les appareils communiqueront entre eux via le cloud, ce qui devrait stimuler fortement la demande de services de centres de données, de microcontrôleurs, de processeurs, de puces mémoire et bien d’autres.

Les fournisseurs de solutions cloud

Les fournisseurs de solutions cloud, sous forme d’infrastructures ou de logiciels, offrent eux aussi des opportunités d’investissement attrayantes. « Les entreprises qui ont recours au cloud sont en train de passer d’un modèle reposant sur les coûts à un modèle guidé par les atouts de cette technologie. Voilà qui renforce le potentiel de croissance à long terme pour les fournisseurs », remarque Christophe Braun. Entre économies réalisées sur le stockage de données et consolidation des infrastructures informatiques, les possibilités sont infinies.

AWS, Microsoft Azure et Google Cloud Platform représentent près des deux tiers du marché mondial des solutions cloud, et les États-Unis ont une longueur d’avance sur le reste du monde en termes d’investissements. Mais la croissance des investissements dans d’autres pays étant au moins égale à celle observée aux États-Unis, l’équilibre des forces est amené à changer. « Par ailleurs, la pandémie a accéléré les besoins en infrastructures et solutions logicielles hébergées dans le nuage, ce qui devrait selon nous contribuer à multiplier les opportunités d’investissement pour les 10 à 15 prochaines années dans tout l’écosystème du cloud », ajoute Christophe Braun.

Crunchbase estime qu’il existe plus de 20 000 fournisseurs de solutions SaaS (Software as a Service) dans le monde, lesquels comptent sur le cloud pour proposer à leurs clients un accès peu onéreux à leur technologie. Mais rares sont ceux dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard USD, ce qui laisse imaginer le niveau de sous-investissement dont pâtit le secteur. Adobe est un cas d’école : après avoir sous-performé le NASDAQ entre 2010 et 2015, son action s’est mise à progresser deux fois plus vite que l’indice lorsque l’entreprise a basculé vers un modèle cloud sur abonnement.

Les bénéficiaires du cloud

Les entreprises bénéficiaires de la technologie cloud constituent une opportunité d’investissement supplémentaire, et ce dans tous les secteurs d’activité : dans l’énergie, la santé, l’agriculture, les médias, la construction, les services aux collectivités, l’industrie manufacturière, l’éducation, les transports ou encore dans le secteur public, le cloud offre aux utilisateurs la possibilité d’améliorer leur efficacité opérationnelle, voire de transformer complètement leur manière de travailler.

Par exemple, le numéro un mondial des parcs éoliens en mer Ørsted a équipé ses turbines de capteurs connectés au cloud pour en faciliter la maintenance, ce qui comprend la surveillance prédictive pour réduire l’usure. Dans l’agriculture, le cloud favorise le développement d’outils de surveillance et d’intervention à distance pour les cultures et le bétail, avec par exemple les machines agricoles autonomes et autres équipements intelligents.

« Même si les opportunités d’investissement semblent infinies dans le secteur du cloud, les investisseurs doivent être sélectifs et cibler les activités qui seront les plus portées par la quatrième révolution industrielle ». Cette sélection nécessite une recherche approfondie et une approche basée sur la diversification. « Dans l’idéal, les investisseurs s’exposeront au secteur du cloud de manière équilibrée, en évitant une concentration excessive dans des actions potentiellement plus chères », précise Christophe Braun.

La révolution du cloud computing ne fait que commencer, et elle nourrit l’innovation dans tous les milieux, technologiques ou non. Les opportunités d’investissement foisonnent. Vous souhaitez en savoir plus sur le cloud ? Cliquez ici.