L’accélération d’une Tesla peut coller le conducteur à son siège. L’utilisation d’UFODrive aussi. Partie sur les chapeaux de roues, la start-up de Mamer finalise une deuxième levée de fonds pour pouvoir poursuivre son développement, directement pensé à l’international.
Son directeur des opérations, Renaud Marquet, était spécialisé dans l’amélioration des processus technologiques chez Lombard International, avant de basculer dans le monde de l’entreprise.
Monsieur Marquet, comment peut-on s’improviser loueur de voitures, comme ça, du jour au lendemain?
Renaud Marquet. – «Avec Aidan McClean, l’autre cofondateur, nous travaillions dans le secteur financier. Et nous étions régulièrement confrontés aux problèmes auxquels sont confrontés tous ceux qui louent un jour une voiture. Au moment où vous récupérez votre voiture, ce n’est finalement pas celle que vous avez réservée. Vous la réservez, et chaque nouvelle case que vous cochez fait monter le tarif trois pages plus loin. Parfois, le carburant est compris, parfois vous devez la récupérer avec un certain niveau d’essence ou la rendre avec le bon niveau... Vous allez la récupérer ou la ramener, au guichet, et là, vous avez une file de gens qui attendent. Votre voiture, elle, se trouve à l’autre bout du parking. Et ainsi de suite.
Avec Aidan, nous avons commencé à nous dire que rien n’existait pour répondre à cette problématique. Nous voulions repenser la location sans parler avec personne. Tout repenser. Avec des consultants spécialisés, nous avons fait une présentation, pour définir des lignes rouges à ce que nous voulions faire ou pas. Et nous sommes allés voir un serial entrepreneur qui nous a dit que c’était une super idée, mais que nous n’étions nulle part! Ça nous a aidés, plus tard, parce que nous avons mis sur pied un plan stratégique, et comme nous sommes structurés, nous ne sommes pas les startuppers un peu foufous qui viennent avec une idée et de la passion, nous avons commencé à travailler.
Du coup, quelle est la proposition de valeur d’UFODrive, être un loueur de l’espace?
«Non! (il sourit) Nous avons cherché un nom pour dire qu’on allait proposer une expérience utilisateur inconnue sur Terre, un peu en dehors de ce monde, comme des aliens. Et UFODrive semble être une marque qui plaît. Notre proposition est double: d’abord, nous voulons rendre la location d’une voiture la plus simple et la plus transparente possible, et ensuite, nous ne louons que des voitures électriques. Ça veut dire que vous pouvez réserver votre voiture en trois clics sur l’application, que vous savez quel modèle vous trouverez à quel endroit. Nous sommes présents sur quelques points, dans les aéroports de Luxembourg, Bruxelles, Amsterdam, Dublin, Cologne et Hambourg, et dans les centres-villes de Bruxelles, Amsterdam et La Haye.
En un peu plus d’un an et avec 60 voitures, nous avons séduit 2.500 clients.
Nos emplacements sont premium, au plus près du terminal où vous arrivez, ils sont lumineux, vous avez de la place pour ranger vos valises. Il n’y a pas de clé, mais un boîtier qui vous permet d’ouvrir et de fermer la voiture quand vous la rendez, toute l’identification se fait dans votre téléphone. Le prix est connu à l’avance pour nos 60 voitures. La recharge est comprise dans le prix. Nous avons calculé, cela fait gagner en moyenne une heure. Pour des clients du top management, les entrepreneurs ou les patrons de PME, une heure, ça compte. Sans parler du stress qu’ils n’ont pas à subir. En un peu plus d’un an et avec 60 voitures, nous avons séduit 2.500 clients... qui reviennent, preuve que l’expérience leur convient. Ils nous demandent même d’être présents dans d’autres endroits où ils sont régulièrement!
Difficile d’imaginer que les poids lourds du secteur vous laissent avancer avec cette clientèle un peu haut de gamme sans broncher...
«Il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Avec 60 voitures contre des parcs en milliers, nous ne sommes pas très dangereux. Et pour avoir discuté avec un certain nombre d’entre eux, leur positionnement n’est pas du tout comme le nôtre. Ils sont centrés sur leurs voitures, sur la manière de rentabiliser leurs voitures au maximum. Même dans la gestion des accidents. C’est ce qui génère le plus de bénéfice chez eux. Nous, nous ne facturons que les dégâts.
Chez nous, le client est au centre de nos préoccupations. Pour modifier durablement leur stratégie, ils devraient investir beaucoup d’argent. Quand nous avons commencé, les voitures électriques, comme les Tesla, étaient des modèles un peu haut de gamme. Même ceux qui essaient, comme Hertz Gold, n’atteignent pas notre niveau de service. Il n’y a pas de concurrent frontal.»