Le château de Clervaux abrite trois expositions, dont la très célèbre «The Family of Man».  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le château de Clervaux abrite trois expositions, dont la très célèbre «The Family of Man».  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Cet été, Paperjam vous a emmené(e) pendant 10 semaines à la rencontre de quelques bourgmestres qui ont évoqué l’activité touristique dans leur commune. Dixième et dernière étape ce mercredi à Clervaux, à l’extrême nord du pays.

Quand on associe Clervaux au mot «tourisme», les premières choses qui viennent en tête . Celui-ci abritant le Musée des maquettes des châteaux et des châteaux forts, le Musée de la bataille des Ardennes et la très célèbre exposition photographique «The Family of Man», qui fut organisée en 1955 par l’artiste d’origine luxembourgeoise Edward Steichen au MoMA (Museum of Modern Art) de New York, avant d’être remise au Luxembourg par les États-Unis au milieu des années 1960.

«‘The Family of Man’ est un vrai joyau! Mais Clervaux, c’est bien plus que cela», sourit (CSV), le bourgmestre local, qui s’investit beaucoup pour le développement d’un secteur touristique qui constitue «un gros pourvoyeur d’emplois».

12 millions dans un double projet

À l’image de cette enveloppe budgétaire d’une douzaine de millions débloquée pour soutenir deux projets: la transformation de l’ancienne piscine (qui était trop abîmée pour être rénovée) en centre touristique indoor, dont pourra profiter le camping voisin. Et le développement du centre nature Robbesscheier, ce domaine touristique, situé à Munshausen, où petits et grands peuvent pratiquer divers ateliers thématiques (liés à la nature, aux connaissances, à l’activité physique, etc.). «Un domaine au sujet duquel un accord a été signé avec le gouvernement, afin qu’il devienne le premier site touristique luxembourgeois entièrement autonome en termes d’énergie», glisse un bourgmestre qui n’oublie pas de signaler que le Robbesscheier possède également un restaurant, dont la carte affiche un «menu zéro kilomètre».

Émile Eicher, le bourgmestre de Clervaux depuis que la commune a fusionné en 2012 avec celles de Heinerscheid et Munshausen (dont il était bourgmestre depuis 1994). (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Émile Eicher, le bourgmestre de Clervaux depuis que la commune a fusionné en 2012 avec celles de Heinerscheid et Munshausen (dont il était bourgmestre depuis 1994). (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Une appellation un rien inexacte dans la mesure où tous les ingrédients composant celui-ci proviennent, en réalité, d’un rayon maximum de… 15 kilomètres autour de Clervaux. Mais cela reste donc une production totalement locale. «Ce menu est également disponible dans deux autres établissements: l’hôtel-restaurant Cornelyshaff à Heinerscheid et la Rackésmillen située dans le village d’Enscherange (dans la commune voisine de Kiischpelt, ndlr).»

La tentation des pistes cyclables et de la Vennbahn

Mais s’il y a un domaine touristique dans lequel Clervaux aimerait bien davantage se développer dans les prochaines années, c’est celui du vélo. Depuis le premier confinement lié au Covid-19, le cyclisme est devenu une grande passion pour bon nombre de personnes. Et Clervaux manque cruellement de pistes cyclables.

«Les travaux (longs d’une grosse dizaine de kilomètres) ont débuté pour nous relier à Troisvierges, un peu plus au nord. Ils devraient prendre fin en 2023. Cela nous permettra alors d’être reliés à la célèbre Vennbahn, une des plus longues routes cyclables sur ancienne voie ferrée. Elle relie Troisvierges à Aix-la-Chapelle en Allemagne. Soit environ 125km…», explique Émile Eicher. «Lorsque nous y serons rattachés, nous aurons alors également accès au Ravel belge, ce réseau cyclable bien plus développé que le nôtre. Et je suis convaincu que lorsque cela sera le cas, nous verrons une augmentation de fréquentation dans nos hôtels.»


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Mais l’ambition vélocipédique du bourgmestre ne s’arrête pas là. Il veut également s’étendre vers le sud. Et rejoindre la région de Kiischpelt. De manière à être ainsi relié à Wiltz et, au-delà de cette ville, également à une autre partie du Ravel belge. Mais cela ne s’annonce pas simple… «Et cela en raison de la traversée de la vallée de la Clerve, une zone protégée. Or, il n’est jamais simple d’obtenir des autorisations auprès du ministère de l’Environnement», conclut le bourgmestre.