Pendant le Covid, Teams a largement supplanté Skype, dont les services s’arrêtent ce mardi 6 mai. (Photo: Shutterstock)

Pendant le Covid, Teams a largement supplanté Skype, dont les services s’arrêtent ce mardi 6 mai. (Photo: Shutterstock)

Après plus de deux décennies de bons et loyaux services, Skype tire sa révérence. Microsoft met officiellement fin, ce mardi 6 mai, à l’application qui a révolutionné les communications à distance - et dont une partie de l’histoire s’est écrite… au Luxembourg.

Le rideau tombe sur une icône de l’internet. Skype, longtemps synonyme d’appels vidéo gratuits à travers le monde, n’est plus disponible depuis ce mardi. L’annonce, faite en février par Microsoft, marque la fin d’une époque pour un service qui a accompagné l’explosion des communications numériques dans les années 2000.

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), Skype a salué ses utilisateurs: «Pendant des années, nous avons connecté familles, amis et collègues aux quatre coins du monde.» Un message empreint de nostalgie pour une application qui, à son apogée en 2016, comptait encore 300 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Un chiffre en chute libre ces dernières années: ils n’étaient plus que 36 millions en 2023.

Lancée en 2003 par des ingénieurs scandinaves, Skype a rapidement connu un destin tumultueux. La société y avait établi son siège juridique pour des raisons à la fois fiscales et réglementaires. Skype Technologies S.A., entité luxembourgeoise, a été pendant plusieurs années la structure commerciale de référence pour ses activités européennes, et même mondiales. Elle était notamment en charge de la gestion des paiements pour les services premium de Skype (comme SkypeOut, les appels vers des lignes téléphoniques classiques).

Passée entre les mains d’eBay, puis d’un fonds d’investissement, elle est rachetée en 2011 par Microsoft pour 8,5 milliards de dollars — la plus grosse acquisition de son histoire à l’époque. Mais, malgré son intégration aux services du géant de Redmond, Skype a fini par se faire éclipser par des concurrents plus agiles ou mieux intégrés aux outils collaboratifs modernes.

Microsoft pousse désormais ses utilisateurs vers Teams, son application de communication professionnelle, qui a pris une place centrale pendant la pandémie de Covid-19. La disparition de Skype marque autant la fin d’un outil que celle d’un certain internet, plus libre, plus expérimental. Une ère où l’on «skypait» comme on appelle aujourd’hui sur WhatsApp ou FaceTime. Un mot, un geste, une époque.