Sur la scène du TNT Symposium, Peter Sondergaard a exhorté les dirigeants d’entreprises, qu’elles soient technologiques ou pas, à en faire davantage et plus vite face à l’accélération digitale. (Photo: Matic Zorman)

Sur la scène du TNT Symposium, Peter Sondergaard a exhorté les dirigeants d’entreprises, qu’elles soient technologiques ou pas, à en faire davantage et plus vite face à l’accélération digitale. (Photo: Matic Zorman)

Sur la scène du premier TNT Symposium organisé par Kamel Amroune, devant 500 participants, au Centre européen des congrès, le «pape de l’excellence stratégique», Peter Sondergaard, a invité les CEO et CIO à aller plus loin et plus vite dans la digitalisation de leurs sociétés.

Il est comme ce médecin qui vous annonce une très mauvaise nouvelle. Cette sobriété dans la manière de communiquer, ces slides intraitables, ces phrases qui s’enchaînent avec, parfois, un index décidé qui fend l’air de la grande salle du Centre européen de conférences, au Kirchberg.

Ce mercredi soir, pour la première édition du TNT Symposium organisé par Kamel Amroune et en présence de 400 à 500 personnes, Peter Sondergaard a plaidé pour sa paroisse: le pape de l’excellence stratégique a invité les CEO et les CIO à redéfinir complètement leurs modes de fonctionnement, leurs processus et leurs relations à leurs employés face à la vague de digitalisation qui risque d’en laisser beaucoup sur le carreau.

Celui qui vend justement le plus efficace des logiciels d’excellence stratégique a indiqué que toutes les trois minutes, les entreprises perdent de 3 à 9 millions d’euros dans des stratégies qui échouent et que les trois quarts des stratégies échouent parce qu’elles ne vont pas assez loin dans la refonte du modèle.

Le Suédois décrit les menaces, dépeint les choses les plus importantes à suivre (AI to edge, cloud to edge, terabyte communications, quantum computing et citizen developers) et les appelle à cinq changements de poids (digitaliser les plateformes, renverser la pyramide digitale, inclure la donnée et l’intelligence artificielle dans les fondations, changer de business model et repenser l’organisation et le leadership).

«On ne peut pas changer en profondeur si on n’intègre pas tout le monde au changement!», martèle l’ex-VP de Gartner à une audience aussi silencieuse que si elle était dans une cathédrale… «Il est temps de revisiter toutes les compétences de tout le monde à tous les niveaux. Il faudrait demander à chaque employé d’améliorer ses compétences de 10% par an face à ce qui arrive», aussi bien sur le plan des hard skills (celles liées au métier) que des soft skills (liées aux comportements dans l’entreprise), ou encore du storytelling.

«Un leader doit avoir des compétences technologiques pour réussir», assure-t-il, en les invitant à ne pas avoir une stratégie et une stratégie digitale sur le côté, mais à faire de cette dernière la priorité absolue et d’y mettre les moyens financiers et humains.

«N’oubliez pas la durabilité», lui soufflera juste après la directrice Durabilité et Technologie chez Accenture, Carole Davies-Filleur, qui a souligné le nombre exceptionnel, 5.235, qui ont pris des engagements fermes sur la réduction de leurs émissions à zéro lors de la COP26.

«Il est temps de se poser les bonnes questions», avait dit l’initiateur du TNT Symposium, Kamel Amroune, à l’entame de ces deux conférences bien sérieuses. «Et il est temps de travailler à un monde plus humain, plus solidaire et plus responsable», a-t-il ajouté. «Ce soir, nous vous invitons non seulement à partager un moment de convivialité, mais aussi à comprendre que nous sommes tous unis par un lien profond et que la solidarité est quelque chose d’essentiel.»

Deux premiers prix ont été remis au cours de cette première édition du symposium, émaillée d’orateurs et d’artistes plus légers dans ce monde grave.

Vincent Arnal, CIO de Lalux, a reçu le prix du CIO 2022, qui salue la contribution d’un CIO au rayonnement de la communauté luxembourgeoise de la tech, de l’innovation et du digital selon trois critères: technologie, humanité et autonomisation.

Le prix Tech for Life a été décerné conjointement à EBRC et BMS pour la réalisation d’un projet mis en œuvre par un fournisseur de solutions pour le compte d’un client ou en collaboration avec celui-ci. Le projet retenu doit porter sur la résolution de problèmes liés à l’environnement, à l’amélioration des conditions de vie ou à la technologie durable en s’appuyant sur les progrès techniques, l’innovation et le digital.

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