L’Union des entreprises luxembourgeoises et la Federation for Recruitment, Search & Selection ont interrogé les cabinets de recrutement luxembourgeois dans le cadre d’un second baromètre. (Photo: Shutterstock)

L’Union des entreprises luxembourgeoises et la Federation for Recruitment, Search & Selection ont interrogé les cabinets de recrutement luxembourgeois dans le cadre d’un second baromètre. (Photo: Shutterstock)

Pour la deuxième fois, l’Union des entreprises luxembourgeoises et la Federation for Recruitment, Search & Selection ont réalisé un baromètre de l’emploi auprès des cabinets de recrutement, afin de «suivre l’évolution des besoins des entreprises, des candidats et de l’attractivité du Luxembourg». Les cabinets dressent cinq constats principaux.

Dans un contexte marqué par des «changements socio-économiques significatifs», l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et la Federation for Recruitment, Search & Selection (FR2S) ont dévoilé les conclusions de leur second baromètre de l’emploi. Cette étude révèle des défis majeurs, exacerbés par «une forte hausse des taux d’intérêt et du coût salarial», ainsi qu’une «baisse de l’activité économique et des investissements en ressources humaines».

Le rapport illustre ces enjeux avec la réduction des postes vacants déclarés à l’Adem, qui sont passés de 13.000 en novembre 2022 à 7.000 en décembre 2023, marquant une diminution de l’attractivité de l’emploi au Luxembourg.

Les cinq enseignements clés du baromètre

– La recherche de «profils similaires». La recherche de «profils similaires», particulièrement de candidats avec 5 à 10 ans d’expérience, domine, limitant l’éventail de talents disponibles, surtout en ce qui concerne les candidats de plus de 50 ans, pour lesquels «le recrutement reste très limité».

– Une préférence pour les rôles dits «réglementaires». Une grande partie des missions de recrutement se concentre sur des postes «réglementaires» tels que «l’audit, le risque et la conformité», 44% des cabinets de recrutement ayant été majoritairement sollicités pour ces rôles. Cette tendance réduit les possibilités de diversification des emplois pouvant encourager une croissance économique variée.

– Des difficultés de recrutement qui «persistent». Le baromètre révèle que 85% des cabinets de recrutement estiment que les restrictions en matière de télétravail, en raison notamment des régulations fiscales, diminuent l’attractivité du Luxembourg pour attirer les talents étrangers. De surcroît, plus de 60% des cabinets signalent un besoin accru de temps pour finaliser leurs recrutements, reflétant des «attentes salariales dépassant souvent le budget des entreprises».

– Les complexités de l’indexation des salaires. Bien que l’indexation des salaires puisse sembler un atout, elle est considérée comme un obstacle par 73% des directions générales, dissuadant l’usage de cet argument pour le recrutement international et perçue comme un frein à l’investissement étranger.

– Leviers pour augmenter l’attractivité. Le rapport met en avant le besoin d’améliorer le nation branding du Luxembourg, 38% des cabinets jugeant insuffisants les efforts actuels. Il souligne également l’importance de rendre plus attractifs certains avantages, comme la prime participative et le régime d’impatrié, actuellement considérés comme peu convaincants pour attirer des talents étrangers.

Recommandations stratégiques

Face à ces observations, l’UEL et la FR2S recommandent une «diversification des profils de recrutement» par les entreprises, encouragent une plus grande promotion du Luxembourg à l’international et suggèrent de se focaliser davantage sur les rôles commerciaux et productifs. Elles conseillent également de clarifier le système d’indexation des salaires pour «rassurer les investisseurs internationaux» et de mieux faire connaître les avantages de certains régimes fiscaux.