Traquer les fuites peut permettre de réduire sa consommation: en moyenne, un robinet qui goutte perd quatre litres d’eau par heure. (Photo: Shutterstock)

Traquer les fuites peut permettre de réduire sa consommation: en moyenne, un robinet qui goutte perd quatre litres d’eau par heure. (Photo: Shutterstock)

Alors que 2022 semble se diriger vers une année de sécheresse record, Paperjam fait le point sur les principaux paramètres qui entourent la question de l’eau dans le pays.

Quelle consommation par habitant?

Au Luxembourg, la consommation moyenne en eau potable est de 120.000m3/jour, selon les dernières données du ministère de l’Environnement. Cela correspond, toujours selon le ministère, à une consommation de plus de 200 litres par personne et par jour. Mais selon l’Administration de la gestion de l’eau, cela représente 132 litres consommés par jour par habitant (voir plus bas la consommation par secteur).

Comment arrive-t-on à ces deux chiffres distincts au Luxembourg?

«Le ministère a pris tous les ‘consommateurs’ d’eau du pays, à savoir les résidents, les frontaliers et les entreprises», explique l’Administration de la gestion de l’eau qui, elle, n’a pris que l’eau consommée par les ménages résidents. Un chiffre qui se situe entre ceux de ses voisins français (148 litres d’eau par jour et par personne) et belges (96 litres).

D’où vient l’eau?

L’eau utilisée pour la consommation provient à environ 50% des ressources souterraines et 50% des eaux du lac de la Haute-Sûre. L’eau ainsi captée ou traitée est distribuée par les communes à leurs habitants. Les eaux souterraines sont prélevées dans quelque 270 captages de sources et 40 puits et autres forages-captages.

Les eaux du lac de la Haute-Sûre sont les seules eaux de surface utilisées pour la consommation humaine. Il s’agit du plus important plan d’eau du Luxembourg, avec une surface totale de 380 hectares. L’eau issue du lac de la Haute-Sûre est potabilisée par le Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre (Sebes).

Des règles strictes

En temps normal, le Luxembourg ne fait pas face à des problèmes de quantité, mais plutôt de qualité de l’eau. Ces dernières années, 12 points de prélèvement d’eau potable en provenance de sources souterraines ont dû être abandonnés sur l’ensemble du pays, correspondant à une perte de près de 5.000m3 par jour, ce qui représente près de 7% des ressources en eaux souterraines utilisées actuellement dans le pays. S’y ajoutent 4% d’eau en provenance de captages d’eau souterraine ne pouvant être utilisée à des fins de consommation humaine qu’après avoir été soumise préalablement à des traitements d’envergure. L’eau potable est la denrée alimentaire la plus surveillée et doit répondre à des normes très strictes, fixées par le règlement grand-ducal modifié du 7 octobre 2002 relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, basé sur une directive européenne. Et elle doit ainsi répondre à 48 paramètres chimiques et bactériologiques.

Quelle consommation par secteur?

En 2019, l’Administration de la gestion de l’eau a réalisé une étude sur la consommation de l’eau par secteur. Elle précise que «ce sera toujours une estimation vu qu’on ne dispose pas de toutes les données sur la consommation et la facturation au niveau des communes». Selon l’Administration, chaque jour, l’eau est consommée de la façon suivante:

– à 60% par les ménages (habitants, base 132 litres/habitant/jour);

– à 23% par l’industrie, dont: 7% dans le secteur tertiaire et petites entreprises; 9% dans l’industrie (via prélèvement direct, c’est-à-dire captages privés); 7% dans l’industrie (eau provenant du réseau, donc eau potable);

– 8% par l’agriculture, dont: 7% provenant du réseau, donc d’eau potable; 1% provenant de prélèvements directs, c’est-à-dire de captages privés.

Le reste (9%) représente de l’eau non facturée, c’est-à-dire une eau consommée par les communes, ainsi que des fuites.

Comment économiser?

L’Administration de la gestion de l’eau explique qu’«avec de la bonne volonté et des appareils ménagers adaptés, chacun peut contribuer à économiser l’eau au quotidien». Concrètement: une toilette conventionnelle consomme 6 à 12 litres d’eau, alors qu’une chasse d’eau à double commande seulement 3 à 6 litres. Prendre un bain nécessite en moyenne 150 à 200 litres d’eau, une douche seulement 60 à 80 litres. Traquer les fuites peut aussi permettre de réduire sa consommation: en moyenne, un robinet qui goutte perd quatre litres d’eau par heure. Lorsqu’il s’agit d’un filet, la perte se chiffre déjà à 16 litres par heure. Le gaspillage atteint carrément 25 litres par heure lorsqu’une chasse d’eau coule. L’Administration conseille donc de remplacer les joints défectueux.