Ces nouveaux cursus doivent apporter une réponse au manque criant de main-d’œuvre dont souffrent de nombreuses entreprises. (Photo: Shutterstock)

Ces nouveaux cursus doivent apporter une réponse au manque criant de main-d’œuvre dont souffrent de nombreuses entreprises. (Photo: Shutterstock)

La formation de technicien en électrotechnique se transforme. Dès la prochaine rentrée, cinq spécialisations verront le jour sous l’ombrelle «smart technologies.» Une modernisation des cursus voulue pour répondre aux besoins des entreprises et participer à la revalorisation de la filière technique.

Robotique, green energy, électromobilité… le technicien de 2019 et du futur n’est plus seulement cantonné aux tâches – bien que toujours nécessaires – de branchement de câbles et de leur maintenance, comme l’a rappelé le ministre de l’Éducation nationale ce mardi matin.

(DP) avait convié la presse pour annoncer une modernisation de la formation de technicien en électrotechnique, accessible en formation professionnelle depuis 2008. Une formation revue tant au niveau du cursus que de l’approche pédagogique pour donner naissance à la formation de technicien en «smart technologies».

Concrètement, cette nouvelle formation s’étendra dès la rentrée 2019-2020 des classes 4T à 1T dans cinq lycées du pays, chacun offrant une spécialisation:

- le Lycée des Arts et Métiers – Infotronique, en allemand;

- le Lycée Technique d’Ettelbruck – Énergies renouvelables, en allemand;

- le Lycée Guillaume Kroll – Robotique et automatisation, en allemand et en français;

 -le Lënster Lycée Junglinster – Smart energy, en allemand;

 -le Lycée Privé Émile Metz – E-controls, en allemand.

Ces lycées partenaires avaient déjà pris en main leur autonomie, découlant de la réforme de l’enseignement secondaire de 2017, en spécialisant leurs programmes. Leur place se voit renforcée par la formation en «smart technologies».

Exemple avec l’«infotronique» au Lycée des Arts et Métiers et son directeur, Fabrice Roth:

Une approche transversale

Les élèves suivront un tronc commun dans chaque lycée en classes de 4T et 3T. C’est en 2T et 1T que la spécialisation sera choisie.

Mais les porteurs du projet dans les lycées et au ministère défendent aussi une nouvelle approche qui laisse une large place aux travaux pratiques, au travail autonome et à la créativité, selon les termes évoqués mardi matin.

Smart and green energy, smart home, Internet of Things, réseaux de télécommunications... les élèves seront en effet amenés à faire le lien entre différentes matières durant leur parcours, qui combinera aussi le développement du sens du conseil client, la collaboration avec d’autres sections et la conduite de projets.

L’urgence de la revalorisation

Derrière la nouvelle initiative élaborée en collaboration avec la Chambre de commerce et la Chambre des salariés, se cache un double enjeu.

Celui de répondre aux besoins des entreprises qui peinent à trouver une main-d’œuvre qualifiée en local et doivent recourir à un marché de la Grande Région quasi asséché concernant certains métiers. Les entreprises seront d’ailleurs sollicitées pour des stages et autres opérations montées par les lycées afin de favoriser le lien entre les deux mondes.

Car l’autre enjeu est celui de la revalorisation d’une filière technique encore trop souvent synonyme de voie de secours, en raison d’un échec dans le classique.

«Nous devons améliorer les besoins des écoliers, des entreprises et de notre économie, celle d’aujourd’hui et de demain», a déclaré en substance Claude Meisch durant la conférence de presse. «Les technologies font évoluer le monde du travail, à nous d’y répondre en nous tournant vers l’avenir.»

Une réponse pragmatique dont les résultats se mesureront dans le temps mais qui a le mérite de jeter les bases de la formation vers des métiers en mutation et d’autres… qui n’existent pas encore.