Le nouveau président de la Centrale paysanne a été désigné pour un mandat de 5 ans: il s’agit de Christian Wester. Il succède à Marc Fisch, qui occupait ce poste depuis 15 ans et ne s’est pas présenté à sa propre succession.
Également membre de la Chambre d’agriculture, Christian Wester était déjà vice-président de la Centrale paysanne depuis 2016. Né en 1986, désormais aux manettes d’une ferme laitière à Alzingen avec son frère, il représente aussi la jeunesse de l’agriculture luxembourgeoise.
Son objectif premier est d’ailleurs de moderniser la communication du syndicat. Le journal hebdomadaire de la Centrale, «De Letzeburger Bauer» – «un peu vieilli» désormais, admet-il –, doit être actualisé et amélioré.
De même en ce qui concerne la présence sur les réseaux sociaux: «Nous en sommes absents, alors que les agriculteurs les plus jeunes y sont», reconnaît Christian Wester. «Ces jeunes sont l’avenir, donc nous voulons pouvoir les joindre, les encadrer. Et pour cela, il faut augmenter notre présence.»
La PAC en embuscade
Un autre enjeu majeur à venir est la révision de la PAC. «Il nous faut éviter le pire pour l’agriculture», déclare le nouveau président. «Il ne faut pas négliger la production alimentaire. Nous l’avons vu avec le Covid: si nous dépendons de l’étranger, cela peut poser problème. Notre première mission reste la production de l’alimentation.»
Une mission qui pourrait se voir compromise par les réformes environnementales, selon Christian Wester. «Nous avons besoin d’une nature intacte», assure-t-il. «Protéger l’environnement, c’est bien. Mais si nous ne produisons plus, alors nous manquons notre mission.»
Or, «la pression du lobby écologique sur l’agriculture n’est pas à négliger, cela peut provoquer de grands changements», juge-t-il. Des changements qui pourraient compromettre la rentabilité du secteur. «Nous sommes aussi des entrepreneurs», rappelle-t-il.
La consommation à la traîne
Le problème se situe au niveau de la consommation, selon lui: «En théorie, les consommateurs sont prêts à dépenser plus pour le biologique ou le local. Mais le prix bas reste l’argument le plus fort…». Les réformes devront donc permettre une transition écologique tout en protégeant les intérêts économiques des agriculteurs du pays.
Ceux-ci étant de moins en moins nombreux, les années à venir pourraient d’ailleurs voir un rapprochement de la Centrale paysanne avec d’autres syndicats.
D’autres changements d’organigramme ont eu lieu lors de la réunion constitutive du comité régional pour la période 2021 à 2025. Marc Fisch, l’ancien président, a repris le poste de premier vice-président. Guy Feyder, aussi président de la Chambre d’agriculture, reste deuxième vice-président. Laurent Schüssler, quant à lui, devient le nouveau directeur. À cela s’ajoutent Joé Biver, représentant de la Jeunesse paysanne, et Apolline Hoffmann-Kohl, représentante du service Activités féminines.