«J’ai 67 ans et j’ai longtemps été un indépendant. L’âge, vous savez…» La phrase reste en l’air. Aujourd’hui, Christian Pierar devient le nouveau directeur général de Protection Unit. «Il y a deux éléments qui jouent un rôle dans le fait d’avoir accepté ce nouveau poste: un parce que le fondateur et les administrateurs recherchaient des profils expérimentés pour diriger les sociétés de leur groupe et deux parce que j’ai envie de partager mon expertise avec la jeune génération.»
Ce nouvel acteur de la sécurité a pris de l’envergure, notamment en Belgique avec le contrat de surveillance des bâtiments de la Commission européenne pour six ans (286 millions d’euros), une croissance à 2.000% en cinq ans.
Au Luxembourg, Protection Unit est campée sur deux des quatre jambes du secteur, la surveillance statique et la surveillance mobile. Il y a fort à parier que d’ici peu – l’an prochain ou l’année suivante – le volet technologique deviendra un troisième axe de développement. «Nous verrons comment nous ajoutons de l’innovation pour répondre aux besoins de nos clients», explique l’ex-directeur de G4S pendant quatre ans. «Mais nous allons nous intéresser à la télésurveillance, à l’intelligence artificielle, nous avons déjà une belle équipe spécialiste des drones et de la surveillance de certains sites, et de la biométrie. Nous verrons si cela passe par du développement ou par de la croissance externe.»
Une certification utile pour garantir la qualité de service
Si les marges sont soumises à rude épreuve avec la concurrence, la question clé reste celle des talents. «C’est un sujet délicat mais j’ai déjà des idées en tête et un gros réseau, dans les pays frontaliers, la Belgique, la France principalement et l’Allemagne, auprès des ex-militaires, des ex-gendarmes ou des pompiers. Je souhaite leur insuffler un sens de la qualité du service de professionnalisation», explique M. Pierar.
Constant sur le sujet, il défend toujours une certification luxembourgeoise de ceux qui peuvent exercer ces métiers. «Je suis favorable à une formation stricte, pour que certaines règles soient respectées de la même manière par tout le monde. Et j’ai bien peur que la pression sur les prix n’amène certains à moins se soucier de la formation, nous verrons comment le secteur évolue. Je compte aussi veiller au bien-être de nos collaborateurs, non seulement par la formation mais aussi par le plan de carrière par exemple.»
Constant, le nouveau directeur général de Protection Unit l’est aussi sur la place des agents dans la ville. «Il y a des inquiétudes dans certains quartiers comme la gare mais nos agents sont là pour sécuriser un endroit, pour protéger les infrastructures. S’ils peuvent favoriser la désescalade, très bien. Mais si la situation est problématique, ils doivent appeler la police et l’inviter à prendre le relais. Nos agents n’ont pas vocation à se substituer à la police.»