Christian Kmiotek a pris une décision «difficile», mais «dans l’intérêt du parti». (Photo: Paperjam)

Christian Kmiotek a pris une décision «difficile», mais «dans l’intérêt du parti». (Photo: Paperjam)

Celui qui codirigeait le parti depuis 2013 remettra son mandat après le congrès du 14 mars prochain.

C’est avec curiosité que la presse s’est rendue à la fraction Déi Gréng jeudi matin, l’invitation évoquant une «annonce importante pour l’organisation du parti». Cette annonce était finalement celle du retrait de . «J’ai pris cette décision il y a six mois, j’en ai longuement discuté avec la coprésidente, la chef du groupe parlementaire et nos membres au gouvernement», assure-t-il. «Je fêterai mes 60 ans lundi. C’était le moment de faire le point… Je pense que j’ai bien donné pendant sept ans.»

Un moment jugé «propice», puisqu’éloigné des prochaines échéances électorales. M. Kmiotek a aussi laissé passer une , entre le malaise cardiaque qui a failli emporter Felix Braz et l’affaire Traversini, amenant un jeu de chaises musicales entre le gouvernement et la Chambre. «L’intérêt du parti passe toujours avant.»

Je suis d’avis qu’il faut rajeunir la présidence du parti.
Christian Kmiotek

Christian Kmiotekprésident de Déi Gréng

«Je suis d’avis qu’il faut rajeunir la présidence du parti. Cela a été fait à moitié il y a un an avec et nous avons le groupe parlementaire le plus jeune de la Chambre. Je serais content qu’on trouve un président plus jeune qui puisse être représentatif de cette frange de l’électorat.»

Cette décision émane également d’une prise de conscience des besoins du parti. «La vie politique s’accélère et s’exacerbe aussi», souligne M. Kmiotek. «Elle est très conflictuelle. Il faut anticiper, réagir rapidement. On ne peut plus gérer un parti au 21e comme au 20e siècle.» Surtout un parti au pouvoir soumis à . Le président bénévole a d’ailleurs conseillé au comité exécutif une professionnalisation de la présidence. Une évolution qui aurait probablement été évoquée lors de l’entrée en vigueur de la future loi sur le financement des partis, qui devrait octroyer des moyens financiers plus conséquents aux partis.

Le parti a réussi à faire avancer les choses davantage en sept ans au gouvernement qu’en trente ans dans l’opposition.
Christian Kmiotek

Christian Kmiotekprésident de Déi Gréng

«Le plus important pour moi, c’est que le parti ait réussi à faire avancer les choses davantage en sept ans au gouvernement qu’en trente ans dans l’opposition.» M. Kmiotek laisse également les rênes après une progression sensible de Déi Gréng dans l’électorat pour culminer à 19% lors des élections européennes de 2019.

Aspirant à une «vie plus calme» auprès de son épouse, M. Kmiotek ne quitte pas pour autant les instances du parti. Il reste dans le groupe de travail négociant la réforme fiscale et a pris des responsabilités au sein des Verts européens. Et se dit disponible s’il faut travailler sur l’un ou l’autre projet «qui ne soit pas trop chronophage».

Partageant l’émotion de son «pilier présent à tout moment», Djuna Bernard le remercie de lui avoir «tout appris» durant les 11 derniers mois de coprésidence, dans un environnement chargé de turbulences. «Irremplaçable» soutien, celui qui l’a «encouragée» et lui a «donné confiance» reste son «conseil des sages personnel». Cerise sur le gâteau pour M. Kmiotek: l’information de sa décision n’a jamais fuité, signe de la cohésion et de l’unité de Déi Gréng quand, ailleurs, les rumeurs bruissent souvent bien avant certaines annonces.