Le rapport de l’Onu sur les violations des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang souligne de «graves violations des droits de l’Homme». (Photo: Shutterstock)

Le rapport de l’Onu sur les violations des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang souligne de «graves violations des droits de l’Homme». (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg a exprimé son soutien au rapport de l’Onu sur les violations des droits de l’Homme dans la région chinoise du Xinjiang et a appelé les autorités chinoises à s’attaquer aux problèmes qu’il met en évidence.

Le rapport très attendu des Nations unies n’a pas qualifié le traitement des musulmans ouïghours au Xinjiang de génocide comme l’a fait le gouvernement américain, mais a déclaré que le gouvernement chinois avait commis de «graves violations des droits de l’Homme». Ces violations pourraient être assimilées à des crimes contre l’humanité, a déclaré Michelle Bachelet, la commissaire sortante aux droits de l’Homme des Nations unies, dans le document. Le Luxembourg, membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, est catégorique: la Chine doit s’attaquer à ces problèmes.

«Le Luxembourg se félicite de la publication du rapport du haut-commissaire», a déclaré le ministère des Affaires étrangères, , à Delano. «Le rapport contient des informations très préoccupantes sur les graves violations des droits de l’Homme au Xinjiang. Nous appelons les autorités chinoises à traiter sans délai les questions soulevées dans le rapport. Le Luxembourg travaillera avec ses partenaires de l’UE et des Nations unies pour assurer le suivi du rapport, en particulier au sein du Conseil des droits de l’Homme à Genève.»

Des témoignages qui font froid dans le dos

Le rapport des Nations unies affirme avoir trouvé des preuves crédibles de tortures et d’autres violations des droits de l’Homme susceptibles de constituer des «crimes contre l’humanité». Les anciens détenus interrogés par le bureau du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme ont passé entre 2 et 18 mois dans des installations situées dans huit endroits différents du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

«Deux tiers des 26 anciens détenus interrogés ont déclaré avoir été soumis à des traitements assimilables à la torture et/ou à d’autres formes de mauvais traitements», indique le rapport. «Selon leurs récits, ils ont notamment été battus avec des matraques, y compris des matraques électriques, alors qu’ils étaient attachés dans ce qu’on appelle une ‘chaise du tigre’. 158 ont été soumis à des interrogatoires au cours desquels on leur a versé de l’eau au visage. Ils ont été placés à l’isolement pendant une longue période et ils ont été forcés de rester assis sans bouger sur de petits tabourets pendant de longues périodes.»

Le rapport a été publié le 31 août, 11 minutes avant l’expiration du mandat de Michelle Bachelet en tant que commissaire aux droits de l’Homme. Selon l’agence de presse Reuters, Pékin avait auparavant exigé la suspension de l’évaluation des questions relatives aux droits de l’Homme par les Nations unies. Pékin a ensuite retardé la publication du document par une réponse tardive contenant des noms et des photos de personnes qu’elle a demandé de masquer pour des raisons de sécurité et de confidentialité. Les Nations unies ont accédé à cette demande.

Le gouvernement chinois a rejeté le rapport après sa publication, le considérant comme une calomnie «basée sur la désinformation et les mensonges fabriqués par les forces anti-chinoises».

Liens entre le Luxembourg et la Chine

La Chine entretient des liens économiques importants avec le Luxembourg malgré la distance qui sépare les deux pays. Depuis 1979, sept banques chinoises ont établi leur centre européen au Luxembourg, selon l’institution de développement financier Luxembourg for Finance. Ces banques chinoises servent des clients basés en Chine qui souhaitent investir en Europe, ainsi que des clients européens qui ont besoin de financement pour leurs activités en Chine, selon le .

À la suite de la fuite de dossiers provenant du Xinjiang en mai – qui ont fourni de nouvelles informations sur l’ampleur de l’oppression et de la persécution des Ouïghours de la province –, des députés luxembourgeois et des défenseurs des droits de l’Homme ont demandé au gouvernement de réagir à ces révélations, d’autant plus que les deux pays sont actuellement membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Le Luxembourg a rejoint le Conseil en janvier pour une période de trois ans, tandis que la Chine verra son mandat prendre fin après 2022. Le Conseil fait régulièrement l’objet de critiques pour avoir inclus les auteurs de violations des droits de l’Homme, mais le ministre des Affaires étrangères, (LSAP), a déjà déclaré qu’il était

Le fait que le Grand-Duc Henri, en tant que responsable du Comité olympique luxembourgeois, ait pris le temps de à Pékin a également été critiqué.

Delano a contacté la Chambre de commerce Chine-Luxembourg pour un commentaire, mais n’avait pas reçu de réponse au moment de la publication de cet article.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.