Un Boeing 737-800 de la China Southern Airlines à l’aéroport de Guangzhou. (Photo: Shutterstock)

Un Boeing 737-800 de la China Southern Airlines à l’aéroport de Guangzhou. (Photo: Shutterstock)

Au lieu de passer par Paris ou Amsterdam, la China Southern Airlines (CSA) proposera un vol direct par semaine vers Luxembourg à partir du 21 décembre pour beaucoup moins cher. Une étape logique: derrière ce nouveau développement se cache aussi HNCA, actionnaire de Cargolux (35%) et de la CSA depuis dix ans. 

Un à quatre euros l’aller-retour Luxembourg-Zhengzhou, avouez, c’eut été un fantastique prix d’appel pour la nouvelle liaison directe «passagers» entre le Luxembourg et la Chine. Si la China Southern Airlines a effectivement accepté que certains de ses clients bénéficient de ce tarif – lié à un bug – cela ne concernait malheureusement que les vols vers et de la métropole de Chengdu, capitale du Sichuan.

Le premier vol direct entre les deux pays, programmé le jeudi 21 décembre, entre la Chine et le Luxembourg, commence à un peu plus de 711 dollars, selon la plateforme de réservation de la compagnie chinoise. Les prix sont toujours les mêmes pour les allers (711 dollars) et les mêmes pour le retour vers la Chine (630 dollars), programmés pour l’instant jusqu’à fin mars prochain. Le vol dure de 10 à 11 heures selon le sens.

Les rotations commenceront sur une base hebdomadaire, le jeudi vers le Luxembourg et le vendredi vers la Chine, ce qui laisse à penser que la CSA va y consacrer un de ses 904 avions, principalement des Boeing 737 (387) et des Airbus A320 (354). Luxair vole aussi avec deux générations de Boeing 737, ce qui permet de comprendre pourquoi la longueur de la piste n’est pas décisive pour atterrir et décoller du Findel.

Jusqu’ici, la compagnie chinoise proposait déjà des vols entre Luxembourg et la Chine – généralement autour de 2.000 euros –  mais via Amsterdam ou Paris, ce qui pouvait profiter à Luxair qui faisait la première partie de la liaison vers Paris ou Amsterdam. C’est d’ailleurs un porte-parole à Amsterdam que renvoie lux-Airport pour toute demande d’information supplémentaire tandis que le ministère des Transports renvoie vers lux-Airport ou le ministère des Affaires étrangères. Comme si l’arrivée de cette nouvelle compagnie au Findel posait un problème particulier. Le député des Pirates, Marc Goergen, n’a pas tardé à dégainer une question parlementaire pour savoir s’il s’agit d’une initiative privée ou si une administration a été impliquée dans le développement de cette nouvelle liaison aérienne.

Car la véritable naissance de ce géant asiatique – c’est la plus grosse compagnie en Asie selon les statistiques de l’IATA – est due à HNCA. Fin 2014, le 19 septembre exactement, neuf mois après qu’elle ait repris 35% des parts de Cargolux, cette société chinoise était rentrée au capital de la compagnie aérienne créée en 1988 plutôt orientée vers les passagers pour pouvoir compléter son offre et promouvoir la version moderne de la Route de la soie. La première détenait alors 40% des parts de l’aéroport de Zhengzhou et la China Southern Airlines les autres 60%. La China Southern exploite plus de 3.000 vols quotidiens vers 224 destinations dans 40 pays et régions du monde.

La compagnie chinoise a d’énormes ambitions. Malgré un trou d’air dans son développement en 2022, elle entend terminer 2023 avec un chiffre d’affaires proche des 20 milliards de dollars. Au troisième trimestre, CSA a dégagé un bénéfice de 530 millions de dollars sur plus de six milliards de revenus. Pour ce qui est de ses vols internationaux, le nombre de sièges proposé a augmenté de plus de 500% par rapport à la même période de l’an dernier, une mauvaise année, et avec une augmentation de son taux de remplissage, la compagnie enregistre un affolant +700% de son «passager-kilomètre payant», un des indicateurs préférés de l’industrie pour mesurer sa performance.