Mesure phare de la politique d’accueil de la petite enfance, le chèque-service a été instauré en 2009. L’objectif était pluriel: rendre les modes d’accueil accessibles en termes de tarif, aider à la conciliation vie privée-vie professionnelle et réduire les inégalités entre les enfants.

Dix ans plus tard, Audrey Bousselin, chercheuse au Liser (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), a voulu savoir si ce chèque-service avait eu un effet sur l’emploi des femmes. Elle s’est basée pour cela sur les vagues 2004-2014 du panel luxembourgeois des ménages.

Certaines mères plus concernées que d’autres

Première conclusion: le chèque-service a bien eu un effet favorable sur l’emploi des jeunes mères. Leur taux d’emploi a augmenté de 4 à 7%. Leur durée hebdomadaire de travail a aussi grimpé de trois heures. Des effets surtout marqués pour les mères dont le niveau d’étude est le plus bas, les mères non luxembourgeoises et les mères isolées.

Second constat: les parents dont le plus jeune enfant est âgé de moins de trois ans ont davantage recours aux structures d’accueil collectif, cela pour des durées hebdomadaires plus longues. Dans ce groupe, le recours aux modes d’accueil collectif est en hausse de 4%. La durée d’accueil est pour sa part en augmentation de trois heures.

Audrey Bousselin souligne que des mesures d’accueil des jeunes enfants sont prises ou à l’étude dans de nombreux pays de l’OCDE. Mais que souvent, l’analyse de leurs effets sur l’emploi des mamans est contradictoire: positif dans certains cas, nul ou négatif dans d’autres. Le Luxembourg fait exception à la règle puisque sa mesure, selon le Liser, est efficace.