Cela fait plusieurs années que le chantier est en cours à la demande du ministère de la Culture, mais à partir du 13 septembre, les ruines du château de Koerich seront rouvertes au public avec un nouvel aménagement conçu par le bureau Fabeck Architectes, en collaboration avec les ingénieurs du bureau SGI Ingénierie.
«Le patrimoine que sont ces ruines du château de Koerich trouve ici une nouvelle fonction avec cet aménagement qui s’intègre de manière très harmonieuse dans le site», a déclaré la ministre de la Culture, . Une réouverture au public qui marque la fin d’une longue aventure débutée en 1985, lorsque le ministère de la Culture acquiert les ruines.
Puis, il a fallu entamer des travaux de stabilisation des ruines devenues dangereuses, avant une période de fouilles archéologiques entre 2000 et 2003. Par la suite, plusieurs projets ont été élaborés, pour finalement aboutir à une commande confiée à Fabeck Architectes en 2011, sur base d’un avant-projet, et d’une pose de première pierre en 2013.
Deux programmes à faire dialoguer
Deux idées se sont développées en parallèle pour ce projet patrimonial: d’une part, la stabilisation des murs historiques, dont l’origine remonte jusqu’au 14e siècle, et la création d’un parcours architectural accessible aux personnes à mobilité réduite avec la possibilité d’y réaliser des manifestations culturelles d’autre part.
«La difficulté a été d’arriver à faire dialoguer ces deux programmes tout en respectant le fait que tous les ajouts devaient être réversibles», précise Jean-Jacques List, conservateur au Service des sites et monuments nationaux, qui a suivi ce projet.
Pour répondre à ce programme, Fabeck Architectes a proposé la mise en place d’une rampe qui donne accès à un petit pavillon vitré, complété par une terrasse. De là, on accède à une vaste scène couverte par une très grande toile qui a pu être installée grâce à l’expertise de l’ingénieur Laurent Ney (T6 – Ney & Partners).
«Le projet de cette scène a beaucoup évolué», explique . «Il est remarquable que le ministère de la Culture n’ait pas hésité à revenir sur les idées pour les faire évoluer et améliorer la proposition. Au départ, il était prévu de faire une scène qui faisait face à un public installé dans des gradins. Mais nous avons finalement choisi de réaliser un espace plus vaste, sans gradins, qui puisse accueillir différents formats d’événements, et qui permette aussi d’installer les artistes en diverses configurations.»
Ces ruines, qui sont classées monument national depuis 1938, pourront ainsi accueillir des spectacles ou des manifestations à géométrie variable, tout en restant à taille modeste.
Un parcours architectural
Depuis la scène, un escalier hélicoïdal donne accès à l’intérieur de la «tour des sorcières», le donjon du château médiéval. «De là, on bénéficie d’un point de vue inédit sur l’ensemble du site, et on prend conscience du caractère défensif du château, ainsi que de la partie plus résidentielle datant de la Renaissance», précise Jean-Jacques List. Puis, les visiteurs peuvent descendre vers les caves voûtées qui ont été stabilisées et étanchéifiées (ingénieurs: HLG Ingénieurs-Conseils).
La structure ajoutée est réalisée en acier boulonné, avec des garde-corps tantôt pleins, tantôt ajourés, mais toujours dans le même langage architectural, avec une volonté de rester intemporel. «Ce parcours permet de découvrir les ruines du château sous différents points de vue», explique Tatiana Fabeck. «C’est un petit château, mais dans lequel on peut quand même passer du temps et profiter des différentes facettes qu’offrent les ruines.»
Un parcours extérieur va également être créé et les ruines seront valorisées par un concept de mise en lumière assuré par Maria Luisa Guerrieri Gonzaga (architecturaLLighting).
Ce réaménagement prend place sur un site avec une belle cohérence, répondant à son environnement composé par les locaux du bureau Fabeck Architectes, l’église baroque dont on voit le clocher depuis le château et la mairie à l’arrière. Seule la construction jouxtant la mairie dénote dans cet ensemble par son caractère faussement ancien, un pastiche qui, heureusement, a complètement été évité dans le projet de mise en valeur des ruines dont le budget global s’élève à 6,9 millions d’euros.
L’association des amis du château organise du 13 au 25 septembre un programme culturel ouvert à tous pour célébrer ce nouvel aménagement.