«J’ai toujours eu un lien fort avec la nourriture», confie-t-elle. «Chez moi, et depuis toujours, les repas riment avec convivialité. C’est ce qui m’a donné envie de m’intéresser au vin.» Après avoir passé de nombreuses soirées à déguster des vins italiens et français en compagnie de son père, c’est un Barbaresco qui marquera définitivement son esprit et scellera – qui sait? – son destin: «J’ai tellement aimé ce vin que je me suis dit: pourquoi ne pas créer le mien?»
Ainsi, en mars, Charlotte prend une décision audacieuse. «Un soir, j’étais à Paris en train de déguster un bon vin quand je me suis dit: dans un mois, je me lance.» Le temps de monter son business plan, soutenue par sa passion et forte de ses premiers cours d’œnologie, elle part à la recherche de vignerons prêts à l’accompagner dans cette aventure. Ramatuelle, sur la Côte d’Azur, s’impose rapidement comme une évidence. «Nous passons nos étés dans le sud de la France et j’ai toujours eu un lien fort avec cette région. En plus, l’esthétique de cette culture provençale m’inspire.»
Si les étoiles semblent d’emblée s’aligner pour elle, la route n’a toutefois pas été sans obstacle. Charlotte essuie de nombreux refus avant de tomber sur un petit domaine géré par deux jeunes vignerons qui, séduits par son enthousiasme et sa vision, acceptent de collaborer. Ensemble, ils créent un vin rouge à son image. «C’était intimidant», se souvient-elle. «Ils attendaient ma réaction en dégustant notre première création. Heureusement, ça a tout de suite collé entre nous. Voilà cinq mois maintenant que nous travaillons ensemble et j’ai vraiment envie de continuer à leurs côtés.»
Charlotte sait qu’être une jeune femme dans l’univers du vin peut surprendre. «J’ai senti beaucoup de scepticisme au départ», admet-elle. «Les vignerons, souvent plus âgés et masculins, avaient du mal à croire qu’une jeune femme de 21 ans puisse sérieusement s’investir dans ce projet. Mais je ne me suis pas laissé décourager.» Son secret? La passion. «J’aime ce que je fais. Et je pense que c’est ce qui séduit les gens.»
En quelques mois à peine, son vin fait déjà sensation au Luxembourg, où elle a écoulé près d’un quart de ses 400 caisses. «C’est un début prometteur et ça me motive à continuer.» Pour l’avenir, elle prévoit de lancer un rosé en avril prochain et envisage même d’exporter son vin à Paris, où elle compte le distribuer dans ses bars préférés. À quoi bon faire du vin si ce n’est pas pour le partager avec le plus grand nombre? Entre ses études, ses allers-retours entre Paris et le Luxembourg pour gérer son entreprise et ses ambitions grandissantes, Charlotte ne s’arrête jamais. «Je pense déjà à la prochaine étape, sourit-elle. Mais parfois, il faut aussi savoir savourer les petits succès.»
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 23 octobre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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