Charlotte Lassine a des idées plein la tête et une grande volonté de faire. À seulement 21 ans, cette passionnée de vin décide de lancer son propre assemblage. «Je viens d’une famille où l’on aime recevoir, partager de bons repas et savourer le vin. Par ailleurs, mon père est entrepreneur et j’ai toujours baigné dans cet esprit de défi professionnel.» Des bases qui sous-tendront le choix qu’a fait Charlotte de créer son propre vin, amour.bouche, au mois de mars dernier.
À Paris, où elle réside pour ses études en business management, elle découvre la culture des bars à vins. «Je crois que je les ai presque tous essayés», s’amuse-t-elle à préciser. «Plusieurs d’entre eux sont tenus par des jeunes, ce qui m’a conforté dans mon choix.» Elle prend aussi des cours d’œnologie pour parfaire ses connaissances.
Le défi de trouver des vignerons
«Je souhaitais pouvoir créer un vin que j’aime, bien entendu, et qui puisse être apprécié par le plus grand nombre. Le vin parfait pour toutes les occasions, que ce soit l’apéritif, un dîner entre amis ou pour une bouteille à offrir. Je souhaitais aussi créer un vin qui puisse se boire en toute saison, aussi bien pour un barbecue l’été qu’avec une soupe l’hiver.»
Mais pour faire du vin, il faut la matière première. Elle se concentre sur une région de prédilection: le sud de la France, et plus particulièrement la Provence. Sa famille n’étant pas de ce milieu, elle frappe à la porte des vignerons et tente sa chance. «J’ai essuyé de nombreux refus, près de 40. Cela a été dur, sincèrement. Mais j’ai eu la chance de rencontrer deux jeunes frères qui exploitent le domaine La Tourraque à Ramatuelle. Ils ont compris mon projet et mon envie, et ont accepté qu’on travaille ensemble leurs cépages pour composer ‘mon’ vin.»
La jeune femme a dessiné elle-même le visuel de l’étiquette et a veillé à ce qu’il se marie avec le plus grand nombre possible de styles d’art de la table. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne)
Après plusieurs essais et ajustements, amour.bouche est né d’un mélange de mourvèdre et de grenache récoltés en 2023. «C’est un vin léger, rond, qui se marie avec beaucoup de plats. Il n’est ni trop sec, ni trop fruité, ni trop agressif et a une longueur moyenne en bouche. Personnellement, je le mets même au réfrigérateur pour le déguster plus frais les jours chauds.» 2.500 bouteilles ont été produites, soit 400 caisses.
Un one-woman business
Pour lancer ce projet, Charlotte Lassine a fait le choix de tout gérer elle-même, du business plan au marketing jusqu’à la livraison. C’est elle aussi qui a trouvé le nom du vin et dessiné le visuel de l’étiquette. Pour cela, elle s’est inspirée de l’univers esthétique de la France des années 1960-70, «empreint de simplicité et d’élégance», précise-t-elle, ou de films comme «La Piscine» de Jacques Deray. Elle a aussi démarché des restaurateurs qui ont accepté de proposer son vin à leur table. On peut actuellement trouver amour.bouche au Mesa Verde, chez Amore et au Bonne Nouvelle. Dès le mois d’octobre, il sera aussi disponible au Public House. «Le Luxembourg est un parfait écosystème pour les jeunes entrepreneurs. Les gens sont curieux, aiment les bons produits. Il y a plusieurs jeunes qui ont lancé leur entreprise récemment et j’ai envie de faire partie de ce mouvement», confie Charlotte Lassine. Et elle ne compte pas en rester là. «Nous travaillons dès à présent sur la composition d’un vin rosé et j’espère qu’un vin blanc suivra aussi rapidement.»