Pour Bérenger Vidal de la Blache, le fait marquant de 2022 est le retour sur le devant de la scène de la gestion obligataire.  (Photo: Capital Group)

Pour Bérenger Vidal de la Blache, le fait marquant de 2022 est le retour sur le devant de la scène de la gestion obligataire.  (Photo: Capital Group)

Lors de la 17e édition de l’European Funds Trophy, Capital Group a reçu le Prix de la meilleure société de gestion européenne dans la catégorie 16 à 25 fonds. Bérenger Vidal de la Blache, le managing director, nous parle de la méthode de gestion maison et se projette en 2023.

Organisée par Fundclass, s’est déroulée le 9 mars dernier à Paris. L’idée est de récompenser les meilleures sociétés de gestion actives en Europe pour la qualité et la performance de leur gamme. Cette année, les maisons luxembourgeoises se sont distinguées au niveau européen.

Au niveau local, on trouve Capital Group, déjà récompensé en 2022. Bérenger Vidal de la Blache, managing director et financial intermediaries Benelux & France, est revenu pour Paperjam et Delano sur la méthode de gestion maison et sur les perspectives d’investissement pour 2023.

Dans un contexte macroéconomique difficile, qu’est-ce qui, selon vous, a permis à Capital Group de se distinguer de ses concurrents et de gagner un prix?

Bérenger Vidal de la Blache. – «Une première partie de la réponse, je pense, tient dans le choix fort et délibéré de Capital Group de maintenir une gamme assez restreinte de fonds. Pour un gérant de notre taille, avoir moins de 30 fonds, donc moins de 30 stratégies, est quelque chose d’assez unique. La raison de ce choix est simple: nous ne voulons faire que ce que nous savons pouvoir bien faire. Nous ne voulons pas nous disperser en ouvrant un tas de fonds et de stratégies pour répondre à des demandes court terme pour lesquelles nous ne pensons pas avoir d’expertise réelle.

La deuxième chose qui nous distingue de nos concurrents, c’est notre approche unique de la gestion, que l’on appelle le ‘Capital System’ et qui combine recherche fondamentale sur les sociétés à long terme, avec un système multi-gérants où chaque stratégie est gérée par plusieurs gérants. Cela nous permet de combiner gestion de convictions – nous demandons à chaque gérant d’investir uniquement dans ses plus fortes convictions – et diversité. Diversité qui vient de la confrontation de plusieurs gérants issus de géographies variées, ayant des profils et des styles différents tout en étant complémentaires, ce qui multiplie les perspectives dans le portefeuille. C’est cette combinaison qui nous permet d’avoir de meilleurs résultats sur le long terme avec une volatilité intéressante pour nos clients.

2022 a vu le retour de la guerre en Europe. Cela a-t-il eu une influence sur votre gestion? A-t-on assisté à l’avènement d’une gestion de guerre?

«Pas chez nous en tout cas. Nous sommes une société de recherche. C’est l’approche fondamentale à long terme sur des sociétés qui guide nos investissements. Évidemment, nous surveillons très étroitement le contexte géopolitique. Mais, s’il y a un impact sur nos investissements, ce n’est qu’au cas par cas. La guerre n’a pas changé notre manière de gérer.

Quels sont alors les événements qui vous ont le plus influencés l’année passée?

«L’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt. Depuis l’année passée, les taux d’intérêt et l’inflation ont atteint des niveaux que l’on n’avait plus touchés depuis 10 ans. Ce changement de paradigme nous a poussés, bien sûr, à revoir nos analyses. Mais il a surtout permis de remettre sur le devant de la scène notre gestion obligataire, qui est une gestion de grande qualité. Nous avions environ 500 milliards d’actifs en gestion obligataire fin 2022. Nous sommes un des principaux et des plus grands gérants d’actifs obligataires au monde.

Selon vous, qu’est-ce qui va marquer 2023 pour les gestionnaires d’actifs?

«D’abord, le renouveau du secteur obligataire. L’environnement actuel est le plus favorable aux obligations depuis une décennie: elles génèrent du rendement et c’est quelque chose qui est nouveau.

Ensuite, nous allons bien évidemment surveiller de très près les décisions des banques centrales.

Et si, pour l’instant, les grands marqueurs de 2022 continuent à faire l’actualité, n’oublions jamais que chaque année apporte toujours son lot de surprises.»

Cette interview est issue de la newsletter Delano Finance, le rendez-vous hebdomadaire pour suivre l’actualité financière au Luxembourg, en anglais et en français. .