Le ministre de l’Agriculture Romain Schneider était présent lundi 7 octobre à Kalborn au sein de l’entreprise Cannad’Our, qui cultive notamment du chanvre industriel. (Photo: Paperjam)

Le ministre de l’Agriculture Romain Schneider était présent lundi 7 octobre à Kalborn au sein de l’entreprise Cannad’Our, qui cultive notamment du chanvre industriel. (Photo: Paperjam)

Le ministre de l’Agriculture Romain Schneider était dans le nord du pays lundi pour une visite de l’entreprise Cannad’Our. Il a notamment expliqué que la culture de chanvre pourrait permettre aux paysans du pays de se diversifier.

Alors que le gouvernement a promis un projet de loi dans les prochaines semaines concernant la légalisation du cannabis à usage récréatif, la CLC organisait, lundi 7 octobre, au sein de l’entreprise Cannad’Our – qui produit du chanvre industriel –, un networking sur le cannabis et ses opportunités pour les commerçants.

Invité de l’événement, le ministre de l’Agriculture  (LSAP) a confirmé que «cette légalisation est dans le programme gouvernemental, il faut donc que les choses avancent. Je connais l’entreprise Cannad’Our depuis plusieurs années, elle prouve que la culture de chanvre peut permettre une croissance.»

Peu de THC dans le chanvre industriel

L’entreprise de Kalborn possède au total 120 hectares et cultive également du lin, du tournesol ou du colza. «Je pense que la culture de chanvre est une bonne idée de diversification pour les agriculteurs», appuie Romain Schneider. «La plante n’a pas besoin de pesticides et peut être cultivée dans des zones de protection des eaux, donc elle peut parfaitement s’adapter à notre climat.»

Mais si le pays veut produire son propre cannabis à des fins thérapeutiques, et dans le cadre de la légalisation du cannabis récréatif, «il y aura tout un volet sécuritaire à mettre en place, ce qui n’est pas le cas avec le chanvre industriel, qui ne dépasse pas la limite européenne fixée à 0,3% pour le taux de tétrahydrocannabinol, le fameux ‘THC’ qui entraîne les effets psychédéliques du cannabis».

Un cadre législatif à mettre en place

Les champs devront en effet être protégés d’éventuels pilleurs. «Les infrastructures devront être fermées, car le risque est bien là. Il devra y avoir un  également pour les vendeurs et les producteurs, un groupe de travail est en train de plancher sur le sujet au sein du gouvernement.»

, le ministre de la Santé (LSAP) et le ministre de la Justice de l’époque (Déi Gréng) avaient insisté sur la philosophie de la légalisation à la luxembourgeoise. «Il ne s’agit en aucun cas de faire de la promotion pour la consommation de cannabis, mais au contraire de protéger et d’assurer la santé et la sécurité des citoyens et des jeunes en particulier», assuraient-ils.

Étienne Schneider avait précisé sa pensée en septembre dernier dans le cadre d’une interview accordée au Républicain Lorrain. «Nous ne voulons pas que Luxembourg soit le nouvel Amsterdam. Il sera de toute façon seulement autorisé de consommer en privé, pas dans la rue, ni dans les bistrots et cafés. Nous avons conscience que les pays voisins observent avec attention notre processus. Je comprends qu’ils soient inquiets si le cannabis est vendu aux frontaliers. Mais ça ne sera pas le cas», avait-il expliqué.

Du cannabis uniquement pour les résidents

Et dans un entretien accordé à Paperjam et publié début octobre, celui qui est aussi le ministre de l’Économie a annoncé que le cannabis ne serait vendu aux résidents. Sauf qu’au Grand-Duché, l’adresse ne figure ni sur la carte d’identité ni sur le passeport. «Il faut donc trouver une solution pour prouver sa résidence. C’est pour cela que je dis qu’en pratique, ce sera compliqué», a précisé Étienne Schneider.

Que ce soit du chanvre industriel ou encore du cannabis à des fins thérapeutiques ou à usage récréatif, «je pense vraiment que cela peut être une opportunité et un défi pour notre secteur agricole de se lancer dans ces cultures», insiste Romain Schneider.