Luc Frieden s’est voulu fédérateur, répétant qu’il serait le «président de tous les secteurs», tout en soulignant les défis à soulever, comme l’accompagnement des entreprises dans le virage digital. (Photo: Marc Blasius/Maison Moderne)

Luc Frieden s’est voulu fédérateur, répétant qu’il serait le «président de tous les secteurs», tout en soulignant les défis à soulever, comme l’accompagnement des entreprises dans le virage digital. (Photo: Marc Blasius/Maison Moderne)

L’assemblée plénière de l’institution a élu mercredi son nouveau président, Luc Frieden, symbole d’un vent nouveau.

Abondamment commentée depuis le début d’année, l’élection officielle du président de la Chambre de commerce s’est tenue mercredi, aboutissant à l’intronisation sans surprise et à l’unanimité de l’ancien ministre Luc Frieden. Il pourra compter sur trois vice-présidents: Fernand Ernster (CLC), Valérie Massin (Fedil) et Alain Rix (Horesca).

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a salué le «fin stratège» qu’a été Michel Wurth à la tête de l’institution durant 15 ans et a salué l’arrivée de Luc Frieden, son collègue de gouvernement entre 2012 et 2013 (gouvernement Juncker-Asselborn II).

Quant à Michel Wurth, c’est la voix chargée d’émotion qu’il a remercié l’équipe de la Chambre de commerce, louant une institution qui a su fédérer les entreprises et préserver son indépendance. «Le changement est devant nous avec de nombreuses opportunités», souligne-t-il. «J’ai choisi de passer la main, et la nouvelle assemblée plénière reflète mieux la réalité économique, puisqu’elle est plus jeune, plus féminine, plus internationale.» La moitié des délégués est en effet novice.

Désireux d’incarner ce renouveau, Luc Frieden a préféré s’adresser micro à la main à l’assistance plutôt que derrière le pupitre. «Tous les secteurs sont interdépendants et je veillerai à être le président de tous les secteurs», a-t-il assuré, répondant à distance à ceux qui s’inquiètent de voir un représentant de la place financière endosser l’habit de président traditionnellement dévolu à un sidérurgiste.

Il souhaite également renforcer la force de proposition de la Chambre de commerce et développer les services aux entreprises. «Les entreprises sont un pilier pour le développement économique et social du pays», souligne-t-il.

Le nouveau président a défini trois priorités: l’accompagnement des entreprises face à la digitalisation, le développement des actions de la Chambre de commerce en faveur du commerce européen et international, et le recrutement et la formation de la main-d’œuvre dont les entreprises grand-ducales ont besoin.

Interrogé par Paperjam à l’issue de la cérémonie, M. Schneider a estimé que sa «coopération» avec M. Frieden serait, à son avis, «excellente», tout en admettant qu’il soit «un peu bizarre» que le nouveau président appartienne à un parti. «Mais connaissant M. Frieden, il saura très bien se positionner pour ne pas donner l’impression d’agir en tant que membre d’un parti», a-t-il ajouté, aussitôt rassuré par l’intéressé qui lui a promis une parfaite «neutralité politique».