À l’occasion de sa conférence des comités élargie, le syndicat des fonctionnaires a présenté ses revendications au nouveau gouvernement. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

À l’occasion de sa conférence des comités élargie, le syndicat des fonctionnaires a présenté ses revendications au nouveau gouvernement. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Face au nouveau gouvernement, la Confédération générale de la Fonction publique réaffirme ses priorités: la disparition de toute forme d’évaluation pour les fonctionnaires, une réforme fiscale allant dans le sens de plus d’équité et l’accroissement de l’attractivité du secteur public.

C’est le torchon rouge qu’il ne faut pas secouer devant la CGFP: l’évaluation des fonctionnaires.

Une évaluation qui avait disparu pour la fonction publique lors de la négociation des derniers accords salariaux de décembre 2022 et qui est réapparue, partiellement, pour les militaires dans la loi de 2023 sur les forces armées. Et plus spécifiquement dans l’article 32 de la présente loi entrée en vigueur le 10 août 2023. Le syndicat , estimant que cette disposition législative violait l’accord salarial conclu. Sans attendre la fin de cette procédure – une première réunion de l’office de conciliation est programmée pour ce mardi 5 décembre –, la CGFP demande au nouveau gouvernement l’abolition de cette mesure. Le président fédéral du syndicat, , en fait «un test de crédibilité pour le gouvernement». «La suppression du système d’évaluation dans l’ensemble de la fonction publique est l’un des éléments centraux, de la plus haute importance pour la CGFP», a-t-il martelé devant ses troupes.

La CGFP veut plus d’équité fiscale…

Deuxième préoccupation du syndicat: la réforme fiscale. Ou les réformes fiscales plus justement. La disparition des classes d’impôts 1A a été demandée par la CGFP au formateur, tout comme l’adaptation du barème d’imposition à l’inflation. Sur ce dernier point, la CGFP a été entendue. Sur le premier, Romain Wolff s’émeut – s’inquiète même – du temps nécessaire pour conduire la réforme. Pour lui, «un texte en 2026, c’est un vote en 2028.» Trop long…

La CGFP demande surtout «plus d’équité fiscale». «Le capital est encore trop peu imposé et le travail encore trop, et il ne semble malheureusement pas que cela change sous le nouveau gouvernement», estime Romain Wolff qui rappelle qu’en 2002, la charge fiscale était répartie équitablement entre les entreprises et les personnes physiques. «Aujourd’hui, le ratio est de 75% sur personnes physiques et de 25% sur les personnes morales.» «Il serait grand temps qu’au moins les grandes entreprises, considérées comme les méga-bénéficiaires, paient au moins un minimum raisonnable d’impôts.»

… et refuse toute forme d’austérité

Le secrétaire général, Steve Heiliger appuie sur ces points son président. Ce qui l’émeut plus particulièrement, c’est le flou relatif du programme gouvernemental, notamment quant à son financement. Et il prévient: «Les mesures d’austérité aux dépens des ménages ne seront pas possibles avec la CGFP.» Par contre, «si le nouveau gouvernement procède à une réduction d’impôts substantielle pour les travailleurs luxembourgeois, il pourra compter sur le soutien de la CGFP.»

Sur l’indexation, si le syndicat se réjouit de la réaffirmation du principe de sa préservation, il s’inquiète qu’il faille en passer par une tripartite en cas où plus d’une échéance tomberait par an et réclame «un ajustement automatique, intégral et systématique du barème des impôts à l’inflation».

Plaidoyer pour une fonction publique attractive

Steve Heiliger a ensuite réaffirmé la «nécessité d’une fonction publique forte à l’avenir pour relever les défis de demain». Ce qui passe par «mesures visant à accroître durablement l’attractivité du service public». Parmi ces mesures, une politique salariale attractive «face à la concurrence du secteur privé», un cadre clair concernant le télétravail, une harmonisation des carrières inférieure et l’introduction d’un régime de pension complémentaire.

«En tant que CGFP, nous agirons, comme par le passé, envers ce gouvernement avec respect, mais aussi avec détermination pour défendre les intérêts du service public et des Luxembourgeois.»